AVEC DES SYMPTOMATOLOGIES cliniques similaires, les accidents vasculaires cérébraux sont de deux grands types, explique au « Quotidien » le Dr Philippa Lavallée, chef de clinique assistant dans le centre d'accueil et de traitement de l'attaque cérébrale du Pr Pierre Amarenco (hôpital Bichat, Paris). Les infarctus sont de loin les plus fréquents, retrouvés dans 80 à 90 % des cas, suivis des hémorragies cérébrales.
Dans les hémorragies cérébrales, le premier facteur de risque est l'HTA, impliquée au moins une fois sur deux. Le reste du temps sont responsables : les ruptures de malformations vasculaires (relativement rares) ; chez des sujets âgés, les angiopathies amyloïdes qui touchent les petites artères cérébrales et sont responsables d'hémorragies cérébrales à répétition.
Lorsqu'elle aborde les infarctus cérébraux, le Dr Lavallée évoque tout d'abord les maladies de l'artère elle-même. L'athérosclérose cérébrale est à l'origine de 30 % des infarctus cérébraux. Les facteurs de risque sont classiques : HTA, diabète, cholestérol et âge. Les maladies des petites artères intracrâniennes (artériolopathie cérébrale) donnent des infarctus lacunaires (20-30 % des infarctus du sujet âgé) ; ils sont liés en grande partie à l'HTA, et les patients récupèrent plutôt bien.
Parmi les autres maladies artérielles, les dissections essentiellement carotidiennes sont responsables de 20 % des infarctus cérébraux du sujet jeune. Les artérites cérébrales restent rares.
Mais l'autre grande cause d'infarctus cérébral est d'origine cardiaque : l'embolie, avec, comme principal accusé, la fibrillation auriculaire. Ces accidents cardio-emboliques représentent environ 20 à 30 % des causes, selon l'âge. S'y ajoutent les cardiomyopathies au stade d'insuffisance cardiaque sévère, le rétrécissement mitral, les valvulopathies mécaniques mal anticoagulées.
Qu'il s'agisse d'infarctus ou d'hémorragie, le diagnostic se fonde sur une clinique évocatrice : soudaineté et systématisation à un territoire vasculaire. Des signes focaux correspondant à un territoire neurologique vasculaire surviennent et s'aggravent brutalement.
Parmi les signes focaux peuvent exister des troubles transitoires de la vision. Il sont de deux types. Soit une ischémie rétinienne, un petit embole obstrue l'artère ophtalmique, branche de la carotide, donnant une cécité monoculaire ; soit survient une hémianopsie latérale homonyme, par infarctus ou hémorragie du lobe occipital.
Le diagnostic d'accident vasculaire est confirmé sur l'imagerie cérébrale. Si l'idéal est l'IRM, en pratique, le scanner est plus accessible en urgence.
Le gold standard est l'IRM.
Le scanner diagnostique l'hémorragie cérébrale, même en phase très aiguë, alors qu'il reste muet au cours des quarante-huit premières heures de l'infarctus. Le gold standard est donc l'IRM avec sa « séquence de diffusion » qui permet le diagnostic d'infarctus après la première heure ; la séquence T2* détecte les hémorragies en phase aiguë, comme le scanner.
Un bilan étiologique est ensuite mis en route. Il convient d'explorer les axes artériels avec en priorité un écho-Doppler des troncs vasculaires supra-aortiques. Au mieux, dans certains centres équipés, il est couplé à un Doppler transcrânien, puisque l'athérosclérose peut également atteindre les artères intracrâniennes. Les ultrasons sont complétés par une angio-IRM. S'y ajoute un bilan cardiologique avec ECG (recherche de FA), échocardiographie transthoracique et transœsophagienne. L'ensemble est complété d'une recherche des facteurs de risque cardio-vasculaires (surtout une HTA).
Pronostic difficile à établir.
Le pronostic d'un AVC n'est pas facile à établir.
A la phase aiguë, si l'hémorragie ou l'infarctus est massif, le pronostic vital est d'emblée mis en jeu. En dehors de ces cas, le risque est lié à la récidive.
A la suite d'une hémorragie cérébrale, le pronostic est mal connu, d'autant que les étiologies sont variées. Un traitement antihypertenseur diminue le risque de récidive de 50 %. Dans les infarctus cérébraux, le pronostic est fonction de la cause. Face à une embolie liée à une FA, le taux de récidive est d'environ 12 % par an, en l'absence de traitement ; sous anticoagulants, ce risque est réduit de 70 %. En cas d'athérosclérose, le risque de récidive d'infarctus cérébral se situe à 10-12 % par an, mais l'aspirine l'abaisse de 20 % et un traitement antihypertenseur, de 28 %.
Le président Rugova annonce son cancer
C'est dans un message à la nation que le président du Kosovo, Ibrahim Rugova, a annoncé le 5 septembre qu'il était atteint d'un cancer du poumon.
Le diagnostic a été fait la semaine dernière dans un hôpital américain, en Allemagne. Les médecins « m'ont prescrit une thérapie intensive », explique le président, qui était un grand fumeur. « Ils ont aussi constaté que mon état de santé s'améliore et ont exprimé leur optimisme quant à ma guérison. »
« Je vais continuer mon travail en tant que président », a indiqué Rugova, actuellement confronté à de difficiles discussions sur le statut final de son pays et aux vives tensions qui opposent les Albanais (plus de 90 % de la population) et les Serbes.
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