«MEME SI les étapes qui séparent cette découverte d’une application aux malades sont nombreuses et longues, cette découverte constitue un nouvel espoir dans le traitement des maladies cardio-vasculaires», affirment Vincent Richard, Magali Vercauteren et coll.
La plupart des maladies cardio-vasculaires sont provoquées par des lésions que subissent les parois artérielles en réponse à l’agression de facteurs de risque – tabac, dyslipidémies, diabète et HTA. Les cellules endothéliales, directement au contact du sang et impliquées dans la protection de la paroi artérielle, sont vulnérables au premier chef.
Des recherches sont menées avec l’objectif de trouver des médicaments capables de protéger les cellules endothéliales.
Au CHU de Rouen, une découverte importante vient d’être réalisée par un groupe dirigé par Vincent Richard (équipe du Pr Thuillez, Inserm U644, Laboratoire de pharmacologie cardio-vasculaire).
L’équipe a mis au jour une nouvelle approche médicamenteuse capable d’apporter une protection à la paroi artérielle. L’approche est fondée sur le blocage de la protéine tyrosine phosphatase 1B (PTP1B) «dont la présence n’avait jamais été décrite dans les artères», expliquent-ils.
Le travail expérimental a été réalisé sur des souris chez lesquelles une insuffisance cardiaque chronique a été induite.
On sait que l’insuffisance cardiaque chronique provoque une dysfonction endothéliale qui s’exerce sur les résistances artérielles périphériques, et que cette dysfonction est caractérisée par une réduction de la production de NO, en réponse à la dilatation liée elle-même à l’accroissement du flux sanguin.
La production du NO sous l’effet du flux sanguin se fait sous la gouverne de l’enzyme NO synthase endothéliale (eNOS) et requiert une phosphorylation de la tyrosine.
Les chercheurs ont voulu répondre à la question : peut-on corriger la dysfonction endothéliale en utilisant des inhibiteurs de la protéine tyrosine phosphatase (PTP) et particulièrement des inhibiteurs de PTP1B, pour augmenter la phosphorylation de la tyrosine ?
Ils avaient déjà observé, dans l’insuffisance cardiaque chronique, une réduction de la vasodilatation périphérique médiée par le NO, alors que la réponse vasodilatatrice à l’acétylcholine est conservée.
Des inhibiteurs de PTP1B.
En donnant aux modèles murins d’insuffisance cardiaque différents inhibiteurs de PTP1B, les auteurs découvrent que la dilatation artérielle peut être restaurée et ramenée à un niveau équivalent à celui des souris normales. La contre-épreuve est également concluante : les inhibiteurs de eNOS empêchent ou réduisent cette récupération.
Par ailleurs, les chercheurs montrent par PCR et Western-Blot que les artères expriment la PTP1B et que cette expression n’est pas modifiée dans l’insuffisance cardiaque chronique.
Plus précisément, on trouve que la PTP1B est présente au niveau de l’endothélium et de l’adventice des artères.
L’inhibition de cette protéine, la PTP1B, a donné des résultats préliminaires dans le diabète, l’obésité et le cancer du sein (« le Quotidien » du 31 janvier 2007). A cela s’ajoute maintenant un effet sur la paroi artérielle.
« Circulation », 2006 ; 114 : 2498-2507.
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