DEPUIS SON ACTIVATION, le 27 août dernier, la cellule de crise mise en place par la préfecture de la Gironde à la suite de la détection d'un cas de rage sur un chien importé du Maroc a reçu près d'un millier d'appels. Dans 755 cas, le risque a pu être écarté, 130 cas nécessitant des investigations épidémiologiques qui se poursuivent à ce jour. Trente-cinq personnes ont dû être orientées vers le centre antirabique de Bordeaux pour y subir une vaccination. Dix personnes qui ont rencontré l'animal de manière certaine continuent cependant d'être activement recherchées. Parmi elles, cinq enfants, âgés entre 3 et 10 ans, ont joué avec le chien porteur de la maladie entre le 2 et le 21 août. Dix personnes en danger de mort et, estiment dans un communiqué les directions générales de la Santé et l'Alimentation, « sans doute un plus grand nombre », qui, si elles ont été mordues ou léchées par l'animal, doivent appeler le centre 15, ou directement le numéro de téléphone de la cellule de crise (05.56.90.60.00).
La gravité de cette alerte, on le sait, fait aussi l'objet d'une procédure européenne, première du genre, dans le cadre du système rapide d'alerte et de réaction activé à Bruxelles (« le Quotidien » du 1er septembre). Car le propriétaire du chien contagieux a effectué de nombreux déplacements dans des festivals (Bordeaux, Hostens, Périgueux, Mirarmont de Guyenne, Libourne) qui attirent un public international.
L'inquiétude porte aussi sur les congénères qu'a pu approcher le chien enragé, chacun d'eux présentant le risque de créer un foyer secondaire de contamination : les enquêteurs recherchent en particulier une chienne blanche de la corpulence d'un gros labrador, mordue sur les quais de Bordeaux rive droite, un grand chien mâle tricolore de type croisé berger allemand/beauceron qui a été en contact avec l'animal enragé lors du Festival de Libourne, entre les 12 et 14 août, ainsi qu'un petit caniche gris, repéré lors du festival Mimos de Périgueux.
Des mesures dans trois départements.
Pour prévenir, en outre, d'autres possibles contagions, un arrêté ministériel renforce le dispositif réglementaire habituel dans les départements de la Dordogne, de la Gironde et du Lot-et-Garonne. Seuls peuvent désormais y circuler les chiens identifiés et vaccinés, les autres carnivores domestiques devant être tenus à l'attache ou enfermés, et ils ne sauraient en aucun cas quitter les trois départements ; toute morsure ou griffure entre canidés doit faire l'objet d'un signalement de la même manière que la morsure dont est victime une personne en temps normal ; les rassemblements de carnivores domestiques, notamment dans le cadre des concours et des expositions sont interdits. Et la participation de chiens originaires de ces départements à des rassemblements dans d'autres régions est prohibée.
Direction de l'action sanitaire et sociale, Direction des services vétérinaires, police et gendarmerie ont mis leurs effectifs sur le pied de guerre dans cette course contre la montre.
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