« La pollution à Paris a été divisée par deux en cinq ans », se défend la Fédération française des Automobile-Clubs et des usagers de la route, qui précise que, de 1995 à 2000, les émissions globales du trafic routier ont baissé de 56 %, « alors même que le parc des véhicules a légèrement progressé ». Sur la même période, les concentrations de polluants primaires dans l'air à Paris ont baissé de 51 %, assure-t-elle.
Pour la fédération, assimiler pollution atmosphérique et pollution d'origine automobile est un raccourci. Les chiffres sur lesquels s'appuie la fédération proviennent d'Airparif et du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique, organisme officiel chargé de calculer chaque année les émissions des différents secteurs d'activité.
Les émissions globales de plomb ont baissé, de 1995 à 2000, de 99 %. Cette chute s'explique par le fait que le plomb a été définitivement interdit dans tous les carburants automobiles le 1er janvier 2000. A partir de cette date, les émissions de plomb dues au trafic tendent vers zéro.
Des progrès techniques
La réduction de la teneur en soufre des carburants (gazole et essence) a permis une baisse de 80 % des émissions de dioxyde de soufre par le trafic routier. « Ce progrès va de pair avec la généralisation des pots catalytiques, dont le fonctionnement s'accommode mal de trop fortes teneurs en soufre », précise la fédération.
En outre, les progrès de la combustion (remplacement des carburateurs par des injections assorties de contrôles électroniques, généralisation des pots catalytiques) ont permis une baisse de 37 % des émissions de monoxyde de carbone par le trafic routier, ainsi qu'une baisse des émissions globales d'oxydes d'azote de 27 %.
« La qualité de l'air s'améliore vite, les émissions de l'automobile plus vite encore, alors même que le parc et les distances parcourues continuent de croître lentement », se félicite la fédération. Et pourtant, seulement 1 % des Français en ont conscience, regrette-t-elle. Parmi les explications qu'elle retient, la fédération signale « la politisation du thème de la pollution de l'air qui gêne toute tentative d'approche rationnelle » et conduit à de « fausses bonnes solutions ». Agressée par la récente campagne de mobilisation de la Mairie de Paris sur les couloirs de bus protégés, la fédération riposte. « D'après une étude publiée en 1998 par l'observatoire régional de la santé, 260 à 350 décès par an sont liés directement à ce fléau urbain (la pollution atmosphérique) dans la capitale », affirmait un communiqué de la Mairie de Paris. Faux, rétorque la fédération, qui précise que l'étude se rapportait aux année 1991 à 1995. D'autre part, il s'agissait de « personnes à l'état de santé très altéré dont le décès est avancé de quelques semaines à quelques mois ». Le communiqué de la Ville de Paris poursuivait : « Les trois quarts des usagers de l'espace public ne disposent que de 6 % de la voirie ; 94 % sont en effet dédiés à l'automobile ». Ce chiffre de 94 % est cité sans fondement, assure la fédération, qui corrige : « Selon les données publiquement disponibles, l'espace réservé aux voitures (stationnement compris) représente 55 % de la voirie, les trottoirs en occupant 40 % ».
Devant cette « méconnaissance de la réalité » par la grande majorité du public, la Fédération des Automobile-Clubs entend donc jouer un rôle pédagogique en indiquant régulièrement les nouveaux indices de la qualité de l'air.
La Mairie de Paris annule la journée sans voitures
La journée « En ville sans ma voiture », prévue le 22 septembre, est annulée à Paris. La décision a été prise pour raisons de sécurité par le maire, Bertrand Delanoë. « Prenant acte de l'activation du plan Vigipirate et des moyens humains et logistiques que celui-ci mobilise, je considère, après concertation avec le préfet de police, que les conditions d'un maintien de la Journée sans ma voiture ne sont plus réunies », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Je souhaite qu'à l'avenir nous puissions mettre en uvre le programme ambitieux que nous avions prévu », a ajouté le maire de Paris. Programmée au départ sur un large périmètre, cette opération, après les attentats aux Etats-Unis et la réactivation du plan Vigipirate, avait été limitée aux arrondissements centraux. Le ministère de l'Environnement a indiqué à plusieurs reprises que la journée sans voitures est maintenue au niveau national.
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