Comment parler aux parents de la vaccination du nourrisson alors que les réticences surgissent et qu'il faut répondre clairement à leurs interrogations : les vaccins sont-ils dangereux, trop précoces ? Surchargent-ils le système immunitaire ? Augmentent-ils les allergies ?
Le médecin a des arguments et doit s'appuyer sur des données épidémiologiques : expliquer par exemple que 100 % des enfants sont porteurs de pneumocoques responsables chez un tiers d'entre eux d'infection ORL et notamment d'otite, chez un enfant sur dix de pneumonie et chez un enfant sur vingt-cinq de méningite.
Il faut argumenter sur l'intérêt de la vaccination précoce car, notamment, le pneumocoque et le méningocoque se manifestent tôt dans la vie.
Aux questions sur l'immunité, on répondra que celle-ci est stimulée par les infections bénignes et très activement par les vaccins.
Quant à l'eczéma, dont la responsabilité est attribuée à tort au vaccin, on oppose le fait que le vaccin n'est pas associé à l'atopie.
Il faut donc convaincre les parents que le risque théorique est très nettement inférieur au bénéfice des vaccins.
L'arrivée d'un vaccin hexavalent devrait contribuer à vaincre les réticences des parents comme le montre une enquête sur la primovaccination dans trois départements bretons à l'occasion de l'introduction du vaccin combiné hexavalent (Hexavac). Cette enquête a permis d'évaluer son impact sur la couverture vaccinale hépatite B du nourrisson.
Quatre cent soixante-six questionnaires remplis par les médecins portaient les différentes propositions de vaccins possibles, les vaccins administrés et les raisons du choix des parents.
Hexavac a été administré dans 78,1 % des cas et 81,9 % des nourrissons de 4 mois ont été vaccinés contre l'hépatite B.
La proportion de nourrissons vaccinés varie en fonction du vaccin proposé : 97,6 % quand Hexavac seul est proposé, contre 69,2 % quand un vaccin pentavalent, plus un vaccin hépatite B sont proposés.
Cette enquête et le recueil d'opinion qui a suivi ont montré la nécessité de renforcer la formation initiale et continue des praticiens sur la vaccination et son évolution ainsi que l'amélioration du recueil systématisé d'informations sur la population vaccinée.
Amphi parrainé par les Laboratoires Aventis sous la présidence du Pr Philippe Reinert. D'après les communications des Drs Robert Cohen et Jean-Loup Thierry.
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