Les assurés invités à dénoncer les gaspillages de l’administration

Publié le 16/05/2012
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Après avoir adopté sa panoplie de mesures pour réduire les dépenses publiques, le gouvernement de Mario Monti a demandé aux Italiens de l’aider dans sa tâche. Comment ? En signalant par courriel sur un site Internet les gaspillages de l’administration !

Depuis l’ouverture du site début mai, plus de 97 000 signalisations ont été enregistrées, soit 2 000 par jour. Rien n’échappe aux détectives improvisés, ni les lumières allumées nuit et jour dans les ministères, ni le nombre de voitures de fonctions des politiciens... Mais c’est sur la Santé que les Italiens se montrent les plus impitoyables. Ils se disent choqués par les dérives du système, accusent les pharmacies de pratiquer des prix trop élevés par rapport à la moyenne européenne ou de vendre des boîtes contenant trop de cachets pour gonfler les prix. «  En Angleterre, si le médecin prescrit 7 cachets, le pharmacien en donne 7 pas un de plus ou de moins. La Sécurité sociale ne fait pas de gaspillage » raconte Paolo. « En Italie, certains produits coûtent deux ou trois fois plus cher qu’en France. Comme par hasard, il s’agit souvent de produits remboursés par la Sécu! », s’énerve Giovanni. Lorsqu’il s’agit des hôpitaux, les internautes deviennent intarissables. « J’ai suivi trois cycles de chimiothérapie et à chaque fois, les infirmières me remplissaient les poches de médicaments pour combattre les éventuels effets secondaires, tonne Rosalba Crosetto. Je leur disais que j’en avais déjà suffisamment, elles me répondaient que c’est le règlement. J’ai une valise pleine de produits maintenant périmés. Des centaines d’euros partis en fumée. C’est inadmissible ! »


Source : Le Quotidien du Médecin: 9127