L'allocation personnalisée d'autonomie (APA) mise en place par les socialistes et dont la réforme est actuellement débattue par le Parlement trouve de nouveaux adversaires chez les associations de soins et de services à domicile de Paris.
Réunies au sein de la FASSAD*, les 34 associations parisiennes dénoncent la rigidité du système, sa complexité et ses difficultés d'application, qui produisent dans certains cas l'inverse de l'effet désiré : ils entraînent une baisse du nombre d'heures d'aide à domicile et ne permet donc plus aux personnes âgées dépendantes de rester chez elles.
Les exemples de retards, d'aberrations et de dysfonctionnements ne manquent pas : la FASSAD les a égrenés lors d'une conférence de presse. Mme D. : grabataire à la suite d'un AVC, elle vit avec sa fille et a besoin chaque jour de 3 heures d'aide à domicile ; relevant de l'APA, elle a fait une demande qui est toujours en cours, et, comme elle ne peut pas continuer à faire l'avance des frais, elle a dû être hospitalisée et attend un placement. Mme S : classée en GIR 4 (nouvelle catégorie relevant de l'aide, pour les personnes qui n'ont pas de problème locomoteur mais qui doivent être aidées pour les activités corporelles et les repas), elle demande une APA d'urgence ; sans réponse au bout de trois semaines et incapable de faire l'avance de trésorerie, elle a dû être réhospitalisée. M. K. : classé en GIR 3 (personnes qui ont conservé leur autonomie mentale et partiellement leur autonomie locomotrice, mais ont besoin d'aide plusieurs fois par jour pour leur autonomie corporelle), il n'a plus que 54 heures d'aide par mois, contre 90 heures auparavant (par la CNAVTS) et prend à sa charge dix heures supplémentaires indispensables à son maintien à domicile.
La FASSAD peut donc constater chaque jour, dit-elle : des délais d'obtention de prise en charge très supérieurs à deux mois, une diminution quantitative du nombre d'heures allouées, le lourd surcoût financier assumé par les bénéficiaires, l'inadaptation du dispositif d'évaluation de la dépendance, l'impossibilité de moduler la prestation en fonction de l'aggravation de l'état de santé des bénéficiaires.
A Paris, selon la Fédération, le nombre de personnes relevant de l'APA est estimé à 24 000, dont la moitié à domicile. Au 31 janvier, on ne comptait que 7 514 bénéficiaires, dont 20 % seulement avaient été évalués par les équipes médico-sociales du département, les autres devant se contenter, en attendant, d'une allocation forfaitaire de 553,38 euros.
* 33, rue Saint-Roch, 75001 Paris, tél. 01.49.27.98.78.
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