Antiquités
LE DÉFILÉ COMMENCE modestement, sur des images d'époque, dessins, gravures ou statuettes, sur des accessoires variés, décorations et médailles en tous genres. Viennent ensuite une série de plaques, boutons d'uniforme et cuivreries diverses accessibles à partir de moins de 100 euros, puis des épées et des sabres d'époques diverses entre 500 et 5 000 euros selon l'intérêt, et jusqu'à 7 000 euros un sabre de général de cavalerie de l'an XII (1804).
C'est sous la forme d'une arquebuse qu'on rencontre l'arquebuserie. Cette antique pétoire passée d'usage depuis la guerre de Trente Ans n'a évidemment rien d'impérial. A 6 000 euros d'estimation malgré sa crosse gravée et incrustée, celle dont il s'agit n'est d'ailleurs pas une des plus belles du genre. Sans commune mesure en tout cas avec le fusil d'honneur à parements d'argent attribué par le premier consul au sergent Leroy, « pour s'être distingué le 16 Germinal an VIII à la bataille de Cadibonnes » et crédité de 15 000 euros.
Parmi les arquebusiers de l'Empereur, le plus illustre est Nicolas Boutet, à la manufacture de Versailles, dont il était le « directeur-artiste ». C'est tout dire ! Ses armes sont recherchées et cotées à la mesure d'œuvres d'art. Un simple pistolet réglementaire vaut entre 5 000 et 10 000 euros, une paire de pistolets de duel dans leur cassette est estimée 20 000/28 000 euros, et un fusil, dans sa boîte d'origine, devrait s'adjuger autour de 38 000 euros. Là encore, on n'est pas au sommet. Si un de ces coffrets avait appartenu à un maréchal ou à un général illustre, il faudrait tripler ou quintupler l'estimation.
Des provenances illustres, on en rencontrera très certainement au cours de l'année. On se contentera pour ce premier rendez-vous d'une plaque de grand aigle en argent estimée 40 000 euros. Un mini-bicentenaire puisque ce supergrade dans la Légion d'honneur a été institué en janvier 1805, quelques semaines après le sacre et près de trois ans après la création de l'ordre lui-même, à l'adresse des grands dignitaires. Mais, surtout, cette plaque est celle que portait l'Empereur lui-même sur son uniforme, les jours de bataille, comme l'atteste une lettre d'authentification signée d'un de ses petits-neveux en 1853.
La vente déborde d'ailleurs largement le premier Empire, en amont, avec quelques élégantes armes XVIIIe, comme un tromblon à silex de l'Italien Calavrino, et surtout en aval, avec des Colts et Remington de la guerre de Sécession, et des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, dont un exemplaire de l'affiche de l'appel du 18 juin estimé 5 500 euros.
Lundi 17 janvier, 14 h, hôtel Drouot, salle 6 SVV Tajan.
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