L 'EXEMPLE de la culture de chondrocytes illustre particulièrement bien le développement industriel de la thérapie cellulaire. Le schéma de fonctionnement est relativement simple. « Un patient présentant une pathologie articulaire, par exemple au niveau du genou, subit une arthroscopie et, en même temps, un prélèvement cartilagineux en zone saine, explique le Pr G.Dine. Ce prélèvement cartilagineux est placé dans un milieu de conservation et de transport. L'échantillon est alors tranféré de France au laboratoire d'amplification cellulaire de Genzyme, aux Etats-Unis. Les chondrocytes sont isolés et amplifiés ex vivo dans un milieu de cultures cellulaires adapté. Ensuite, le produit cellulaire est reconditioné pour être rapatrié vers le patient en France. Une seconde arthroscopie va repositionner le produit chondrocytaire au niveau du défect cartilagineux. »
Incertitudes légales
Sur le plan légal, ce produit hybride n'est pas un médicament, ni un dispositif médical, ni une autogreffe. Il s'agit en fait d'un processus optimisé qui doit respecter un certain nombre de normes, notamment en termes de traçabilité et d'accréditations. De nombreux paramètres, dont le coût, doivent être pris en compte avant de permettre au plus grand nombre de patients d'avoir accès à ces thérapeutiques qui, pour certaines, promettent d'être révolutionnaires. On parle déjà de nouveaux produits de thérapie cellulaire, comme les ténocytes pour la réparation tendineuse ou les myocytes dans différentes utilisations pour le muscle squelettique ou le muscle cardique. Le premier essai pour le muscle cardique a été réalisé il y a quelques semaines aux Etats-Unis.
D'après la communication du Pr Gérard Dine, professeur de biotechnologie à l'Ecole centrale de Paris et président du club Génie biologique et médical de l'association ECRIN au CNRS, dans le cadre du forum BIOMEDEC.
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