UNE HYPOTHESE formulée par des chercheurs allemands pourrait expliquer la plus forte incidence des maladies cardio-vasculaires chez les sujets atteints d'apnée du sommeil obstructive. Elle se fonde sur la découverte, par Jan Börgel et son équipe (Bochum), d'une baisse du HDL cholestérol.
L'étude prospective a été menée auprès de 470 patients qui avaient consulté pour apnées du sommeil, confirmées par enregistrement polysomnographique. L'indice moyen d'apnées et d'hypopnées était de 28 épisodes par heure (le diagnostic est posée au-delà de 5 épisodes de plusieurs dizaines de seconde par heure).
Le HDL chute à 40 mg/dl.
Le premier constat est que, plus l'apnée est sévère, plus les triglycérides s'élèvent et le HDL s'abaisse. L'analyse plus fine montre que pour un indice d'apnées faible, entre 11 et 21 par heure, le HDL est en moyenne de 50 mg/dl et celui des triglycérides de 150 mg/dl. Lorsque l'indice s'élève, compris entre 42 et 102 par heure, le HDL chute à 40 mg/dl et celui des triglycérides monte à 175 mg/dl.
L'étude des autres variables, telles que âge, sexe, IMC, existence d'un diabète ou éventuel traitement hypolipémiant, confirme l'indépendance et la validité du lien entre apnées et bon cholestérol. Jan Börgel insiste sur l'importance de l'indépendance par rapport à l'obésité, dont on sait qu'elle est fréquente au cours des apnées du sommeil.
Traitement par pression positive continue.
La poursuite du travail montre une autre conclusion importante. Un sous-groupe de 127 patients a été constitué, soumis à un traitement par pression positive continue (PPC). Elle s'est montrée efficace sur les constantes métaboliques en favorisant l'élévation du HDL de 5,8 % (46,9 mg/dl à 49,6). S'y sont associées des baisses des triglycérides (- 8,6 mg/dl), LDL (- 5,5 mg/dl) et cholestérol total (- 3,4 mg/dl). Ces chiffres n'atteignent toutefois pas le seuil de la significativité.
Pour les chercheurs, la PPC pourrait agir en réduisant l'activité sympathique. Mais indirectement aussi sur le HDL, en favorisant la reprise d'une activité physique par le biais d'une moindre somnolence diurne.
« European Respiratory Journal », vol. 27, n° 1.
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