REDÉCOUVRIR plus de quarante-cinq ans après les premiers enregistrements métissant pour la première fois jazz et bossa nova (samba), sous la houlette de Stan Getz (1927-1991), réunis dans un très beau coffret de 5 CD, « The Bossa Nova Albums » (Verve/Universal), est à la fois historique et interrogatif. Historiques, car ces chefs-d'oeuvre représentent une période particulière de la musique afro-américaine.
En 1962, le subtil et élégant saxophoniste-ténor et le guitariste Charlie Byrd posent les fonts baptismaux de cette union exceptionnelle et durable, avec « Jazz Samba », premier disque du genre dans lequel figurent des tubes écrits par Antonio Carlos Jobim, dit « Tom », comme « Desafinado » ou « Sama de Una Nota ». Viendra, la même année, « Big Band Bossa Nova », dans lequel Stan Getz est entouré d'un grand orchestre conduit par Gary McFarland, puis « Jazz Samba Encore ! » (1963), avec le guitariste Luis Bonfa, et Tom Jobim (piano). Avant la rencontre légendaire avec la famille Gilberto – Joao, guitare, et surtout Astrud, chant (et le jeune batteur Tony Williams) – pour le mythique « Getz/Gilberto » (1963), comprenant un titre impérissable « The Girl From Ipanema ». Le dernier des 5 CD est consacré à une autre rencontre avec le guitariste Laurindo Almeida (1963).
Si aujourd'hui personne ne conteste la valeur historique et musicale de ces albums, ils ont cependant eu comme effet d'« enfermer » Stan Getz – figure majeure du jazz West Coast, surnommé « The Sound », membre du deuxième « Herd » de Woody Herman (celui des « Four Brothers ») – dans un genre, certes populaire, mais dont il aura du mal à s'affranchir par la suite, alors qu'il traversait une période creuse. Les années 1970 permettront de remettre les pendules à l'heure…
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