Lors d'un congrès sur les vaccins contre le sida qui s'est tenu à New York, Anthony Fauci, directeur de l'Institut national contre les allergies et les maladies infectieuses (NIAID) a appelé les grands laboratoires privés américains et étrangers à utiliser les structures de la recherche publique américaine en échange d'un partage des informations pour accélérer la mise au point d'un vaccin contre le VIH/sida.
« Nous invitons les groupes pharmaceutiques et organisations non gouvernementales d'autres pays à se joindre à nous dans ce partenariat » structuré par les Etats-Unis, qui demeurent « le plus gros contributeur mondial à la recherche contre le sida », a-t-il déclaré. Les laboratoires pourront ainsi utiliser le réseau des instituts nationaux de la santé (NIH), des centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et même le réseau sanitaire du département américain de la Défense pour mener des tests cliniques. « Le réseau est en place, nous devons nous assurer que ces essais sont compatibles les uns avec les autres, et mener ces essais de façon à ce que chacun puisse en utiliser les résultats », a-t-il encore indiqué.
Le souhait du gouvernement américain est de « créer un environnement réduisant les risques » financiers de la recherche pour les groupes pharmaceutiques qui pourraient être dissuadés par le coût très élevé des essais thérapeutiques devant être menés sur des dizaines de milliers de personnes. « Nous voulons favoriser le développement du vaccin, et voulons voir l'industrie faire quelque chose qu'elle ne ferait peut-être pas sinon, en raison des faibles marges bénéficiaires » attendues comparées aux profits tirés de la vente de médicaments.
Le patron du NIAID a par ailleurs souligné l'importance d'une harmonisation des essais d'efficacité actuellement menés sur une vingtaine de candidats vaccins : « Il y a une différence entre un essai qui débouche sur des résultats négatifs et un essai raté. Même les essais négatifs peuvent nous apporter des informations pouvant nous aider », a rappelé ce spécialiste du sida. Pour cette raison, un partenariat « plus ouvert et transparent » serait souhaitable, afin que toutes les données puissent être partagées et utilisées. « Si d'autres pays veulent s'impliquer, plutôt que de réinventer la roue, qu'ils le fassent dans le cadre de ce large plan stratégique », a-t-il ajouté, en précisant qu'aucun organisme ne sera créé pour centraliser les résultats des essais. « Nous n'avons pas besoin de nouvelle structure, seulement de davantage de bonne volonté », dans une atmosphère de collaboration.
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