De notre envoyé spécial
L'accroissement de la prévalence de l'obésité ne concerne pas que les Américains. Il s'agit d'un phénomène mondial préoccupant. Un Américain sur trois est obèse et, dans certaines zones géographiques, près d'un enfant sur deux. En France, on observe à travers les études ObEpi une augmentation de la prévalence de l'obésité de l'adulte de 6 % par an. Le problème est avant tout d'ordre sanitaire. L'espérance de vie d'un enfant obèse est réduite de 13 ans. Les comorbidités associées à l'obésité sont majeures : diabète, cancers, complications somatiques et psychologiques...
Le congrès de l'Association nord-américaine de l'obésité est organisé pour la première fois avec l'Association américaine du diabète et le NIH (institut américain de la santé) : c'est « l'union sacrée » pour lutter contre le phénomène. La première mesure symbolique qui a été prise est le choix du 15 octobre comme Obesity Day : la journée panaméricaine de lutte contre l'obésité. Cette date symbole a été annoncée par les sociétés nord- et sud-américaines de l'obésité et l'objectif est de la pérenniser. Elle est l'occasion d'une déclaration solennelle d'engagement à des actions de terrain.
Le NIH a créé une « task force » pour fédérer toutes les forces scientifiques autour de la recherche fondamentale et appliquée, l'épidémiologie et surtout les interventions pour prévenir l'obésité et traiter l'excès de poids et les complications associées.
Repenser les lieux de vie
Pour A. Spiegel (NIH), le plan stratégique qui va être mis en place doit se centrer au niveau des interventions dans trois lieux fondamentaux : l'école, la ville et le lieu de travail.
Dans la « déclaration du 15 octobre » un appel est lancé pour repenser la ville, les lieux de vie, l'école et les entreprises dans un sens moins obésitogène. L'approche proposée est individuelle (identification des facteurs de risque et prise en charge) et communautaire : programmes dans les écoles, les entreprises et les villes et adaptation des législations.
Dans le contexte français actuel de débat sur la publicité alimentaire à la télévision, une étude anglaise met en évidence l'influence des messages télévisuels sur l'enfant en surpoids. Les auteurs ont analysé les capacités de 42 enfants âgés de 9 à 11 ans à se rappeler 10 publicités alimentaires ou non alimentaires. Les enfants obèses ou en surpoids se remémorent plus facilement les publicités alimentaires. Tous les enfants consomment spontanément davantage après les publicités alimentaires, mais différemment. Les enfants obèses mangent plus d'aliments gras et denses en énergie, ce qui ne peut que renforcer leur excès de poids. Pour les auteurs, le lien positif entre télévision et prise de poids ne passe pas que par la sédentarité mais probablement aussi par l'influence de la publicité alimentaire.
Congrès annuel de la North American Association for Study of Obesity, Fort Lauderdale, 11-15 octobre. Communications de : A. Spiegel (NIH), B. Alving (NIH), J. Halford (Liverpool).
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