«LE MARCHÉ des produits de contraste a besoin de gens qui avancent et d’une vision à long terme», martèle Philippe Decazes, président du directoire de Guerbet, à l’occasion de la présentation des résultats pour le premier semestre 2006. «Le groupe affiche des marges maintenues à 6millions d’euros, reflétant notre goût pour l’action», précise, serein, son président.
Aujourd’hui, les fusions et regroupements d’entreprises qui agitent le secteur «servent la stratégie de Guerbet qui devient plus visible, incarne le progrès et renforce sa position de leader sur le marché», ajoute-t-il. Depuis ces six derniers mois, la marge opérationnelle courante reste perchée au-delà des 14 % de chiffre d’affaires, même si la croissance globale demeure moyenne, stagnant à 7,5 %. Le comité de direction explique ce léger ralentissement par «une évolution défavorable du taux de change au niveau international et la surprise de baisses brutales de prix des produits phares».
Xenetix et Dotarem progressent pourtant respectivement de 6 et 13 %. Pour Philippe Barthelet, directeur financier, il s’agit simplement «d’un palier, car le succès de ces produits impose d’augmenter la capacité de production». Le laboratoire a choisi de poursuivre ses investissements à hauteur de 12 millions d’euros, en Asie, d’abord, puis en Amérique du Sud et du Nord.
«Nous allons doubler nos capacités de production d’ici à 2011 pour fournir tous les marchés mondiaux», résume Philippe Decazes.
Loin des théories, le président affirme que Guerbet vient déjà de relever un immense pari au niveau international en rachetant les droits commerciaux et de production sur ses produits au Japon. Contrairement aux idées reçues, «cela devrait permettre de produire moins cher en France», confirme son directeur financier.
Guerbet ne se désintéresse pas pour autant de l’Europe, bien au contraire. Avec une croissance de l’ordre de 2 % sur ce marché, Dominique Meyer, directeur industriel, confirme le démarrage d’une nouvelle unité de production pharmaceutique et d’un pilote pour la chimie au début de 2007. Le pôle historique de production d’Aulnay vient aussi d’être transféré en Bretagne, à proximité de Lorient.
La croissance « dans la poche ».
Pour se développer, Guerbet innove. Cette rentrée est l’occasion de lancer un nouveau conditionnement parfaitement adapté, mais encore jamais utilisé pour les produits de contraste. Il s’agit de poches souples, munies d’un injecteur spécifique, dont le lancement commence cette semaine en Allemagne.
Conçu et fabriqué par une entreprise rachetée il y a deux ans, cet injecteur remplace les seringues, qui intimident tant les patients et sont surtout de 30 % plus onéreuses. Les bons résultats ne se sont pas fait attendre. Philippe Decazes se réjouit d’avoir remporté très récemment une compétition importante : un appel d’offre de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), pour fournir les services hospitaliers du groupe pendant les trois années à venir. «En ville, on vise les parts de marché en scanner notamment, car c’est là que l’on utilise le plus d’injections», souligne-t-il.
Quelle sera la prochaine étape de ce développement ? Si Philippe Decazes s’interroge sur la complémentarité avec les machines, «il ne voit pas de synergie in vivo et in vitro pour les produits de diagnostic». C’est donc seul que Guerbet ambitionne d’atteindre 10 % de parts de marché des produits de contraste, utilisés avec les 30 000 scanners qui fonctionnent dans le monde.
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