DÉJÀ PRÉSENT sur le continent américain, le laboratoire pharmaceutique Ipsen a bien l'intention de s'y implanter durablement et d'y réussir. Ce qui n'est jamais simple pour une entreprise européenne et française.
Ainsi, l'annonce par le P-DG de la firme du rachat de deux sociétés pharmaceutiques aux États-Unis et de l'acquisition, toujours en Amérique, d'un médicament biotechnologique, OBI-1, dans le domaine de l'hématologie, est-il de nature à confirmer les ambitions de développement du groupe de l'autre côté de l'Atlantique.
La première transaction concernera l'entreprise Tercica, spécialisée dans le domaine de l'endocrinologie et dont Ipsen posséde déjà le quart du capital. L'opération de 404 millions de dollars (257,3 millions d'euros) permettra à Ipsen de contrôler l'ensemble de la firme.
La deuxième opération concerne la filiale américaine d'un groupe britannique, Vernalis, et les droits de développement et de commercialisation du médicament Apokyn, spécialité utilisée dans le traitement des phénomènes « off » associés à la maladie de Parkinson à un stade avancé.
Réseaux importants de visite médicale.
Mais cette transaction permettra aussi à Ipsen de commercialiser aux États-Unis, grâce aux réseaux de distribution de Vernalis, son médicament Dysport, dans le traitement de la dystonie cervicale, dont les autorités américaines (Food and Drug Administration) ont accepté la mise prochaine sur le marché. Coût de la transaction : 12,5 millions de dollars (soit 7,96 millions d'euros).
Pour Jean-Luc Bélingard, président d'Ipsen, l'acquisition de Vernalis Inc. est «stratégique et représente une étape significative pour accroître notre présence dans le domaine de la neurologie en Amérique du Nord». Il est évident que l'utilisation de réseaux importants de visite médicale déjà bien implantés sur le sol américain est un plus pour la société française.
Troisième opération, et pas des moindres, menée par Ipsen sur le sol américain : l'acquisition de l'ensemble des actifs relatifs à OBI-1 détenus par le laboratoire américain Octogen. Cette spécialité est un produit de biotechnologie pour le traitement de l'hémophilie.
Dans un premier temps, Ipsen versera à Octagen une somme de 10,5 millions de dollars (6,72 millions d'euros). Par la suite, commentent les responsables du groupe français, le laboratoire pourra être amené à effectuer des paiements supplémentaires liés notamment à des essais cliniques de phase 3 et à l'obtention des AMM aux États-Unis et en Europe. Mais le total de ces paiements ne pourra dépasser 26 millions de dollars (16,53 millions d'euros).
Ces trois transactions, pour Jean-Luc Bélingard, «vont permettre au groupe français d'accroître ses perpectives de croissance et de saisir des opportunités d'expansion sur le premier marché pharmaceutique mondial, et de compléter un pipeline (portefeuille de produits en recherche et développement) déjà bien fourni». Et le P-DG du laboratoire a précisé ses objectifs sur le marché américain : des ventes de plus de 300 millions de dollars (190,8 millions d'euros) d'ici à 2012 et 1 milliard de dollars (636 millions d'euros) d'ici à la fin de la prochaine décennie.
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