CONGRES HEBDO
A l'heure des bilans, que peut-on proposer aux femmes ménopausées qui ne désirent pas commencer un THS ou qui désirent l'interrompre, ainsi qu'à celles chez qui le THS est contre-indiqué ?
Si l'on s'en tient à la définition même d'une « alternative » au THS, il s'agit d'un médicament qui peut quasiment remplacer le THS. Pour l'heure, observe le Dr Evelyne Drapier-Faure, gynécologue, PH au CHU de Lyon, la tibolone est la seule alternative réelle au THS car elle a montré son efficacité sur les bouffées de chaleur, ainsi que sur les autres troubles climatériques et sur la sécheresse vaginale. Bien qu'elle entraîne une augmentation de la masse osseuse, son effet préventif sur les fractures reste encore à prouver. Au niveau du sein, la tibolone n'entraîne pas de mastodynies, et on observe même une densité radiologique moindre. Quant au risque de cancer du sein, si l'étude MWS a avancé un risque identique à celui des estrogènes, une toute récente étude britannique (Farmer) montre que la tibolone n'augmente pas le risque de cancer du sein.
Les travaux concernant les phytoestrogènes sont en cours et des données scientifiques sont attendues. Pour l'heure, ils ont fait la preuve de leur efficacité sur les bouffées de chaleur, à un degré moindre que les estrogènes, mais ils sont néanmoins deux fois plus efficaces qu'un placebo. Autrement dit, observe le Dr E. Drapier-Faure, une femme sur deux est globalement satisfaite par les phytoestrogènes. Les isoflavones qui représentent la principale classe des phytoestrogènes sont présents en quantité importante dans les dérivés des graines de soja. On a observé un effet favorable de l'association protéines de soja + isoflavones sur le profil lipidique ; cette efficacité reste cependant à démontrer pour les isoflavones isolés, purifiés et commercialisés.
Quant au raloxifène (SERM), il ne s'agit pas d'une réelle alternative car son indication est différente de celle du THS. Il permet de prévenir et de traiter l'ostéoporose vertébrale, mais il est sans effet sur les signes climatériques et il augmente le risque thromboembolique veineux. Son indication se situe quelques années après la ménopause, quand les symptômes climatériques se sont amendés et chez les femmes qui ont un facteur risque d'ostéoporose.
D'après un entretien avec le Dr Evelyne Drapier-Faure, gynécologue, CHU de Lyon.
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