C’EST UN TRAVAIL de grande envergure auquel se sont livrés R. Gupta et coll. (Londres). Ils ont analysé toutes les données disponibles (hospitalières ou libérales) au Royaume-Uni sur l’épidémiologie des affections allergiques (hormis l’asthme). Comme ailleurs dans le monde, ces affections sont globalement en recrudescence, mais avec des variations selon le diagnostic.
A propos des eczémas et du rhume des foins, ils constatent une prévalence plus que triplée depuis les années 1960. Cependant, depuis le milieu des années 1990, elle s’est stabilisée ou a modérément augmenté. Ces données sont confirmées par les enquêtes de médecine générale, avec un doublement de la prévalence depuis 1971.
Pour la rhinite allergique, au cours de la dernière décennie, la prévalence s’est légèrement élevée, de 29 à 32 % chez les adultes.
Chez les enfants, l’allergie à la cacahuète est en constante augmentation.
Les prescriptions pour allergies nasales ou oculaires ont également augmenté depuis 1980, tout comme celles pour sécheresse cutanée. Surtout, celles se rapportant à l’anaphylaxie ont plus que décuplé depuis 1991.
Seules les consultations pour urticaires ont connu une régression au cours de ces décennies.
A propos des admissions hospitalières, il existe une stabilité pour les dermatites atopiques et les conjonctivites et une régression des admissions pour les allergies nasales. Enfin, en ce qui concerne l’angio-oedème, l’anaphylaxie et les allergies alimentaires, bien que rares, le nombre de ces hospitalisations a augmenté depuis 1990, tout particulièrement pour les deux dernières pathologies.
Les auteurs sont conscients que des changements peuvent être la conséquence de modifications dans les pratiques médicales, de l’utilisation de traitement plus efficaces, de modifications de la sensibilité des individus ou de l’environnement.
« Thorax » 2006, édition avancée en ligne.
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