Malgré l'approche des fêtes de fin d'année, synonymes de ventes accrues de bouteilles, une partie de la filière viti-vinicole française a le vin triste, redoutant un durcissement de la loi Evin.
Le Val-de-Loire, les Côtes-du-Rhône, la Bourgogne et l'Alsace tentent d'entraîner le Bordelais et la Bourgogne, notamment, dans le combat pour faire échouer un éventuel renforcement de la lutte anti-alcoolique. Une pétition, intitulée « Pour une juste place du vin dans la société », dont l'ambition est de réunir 100 000 signatures, circule à l'initiative de Vin et société, l'organe de pression de l'ensemble des producteurs, coopératives et négociants en vins d'appellation d'origine contrôlée.
Les professionnels des vins de pays et de table s'estiment déjà « très bridés » par la législation, par rapport à leurs concurrents européens et américains, qui leur grignotent des parts de marché. Ils prêtent à Bernard Kouchner le projet d'instaurer un taux zéro d'alcoolémie au volant, contre une tolérance de 0,5 g actuellement, d'interdire le parrainage et l'affichage ou encore d'imposer l'inscription d'« avertissements sanitaires » sur les étiquettes des bouteilles, à l'instar de ce qui se fait pour les cigarettes.
Vin et société n'hésite pas à s'approprier le soutien de Jack Lang, le ministre de l'Education ayant déclaré, lors de festivités pour le lancement du touraine-primeur , que « ces histoires de taux zéro sont purement et simplement saugrenues ». Le groupe a l'intention de mettre en place un « conseil scientifique composé de professeurs de médecine dont les études ont montré les bienfaits pour la santé d'une consommation modérée de vin ».
Le récent rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui a entraîné un énième plan de lutte contre l'usage de boissons alcoolisées (« le Quotidien » du 28 septembre), n'attribue pas au vin de vertus particulières. Un verre de 15 cl contient la même proportion d'éthanol que 25-30 cl de bière ou 5 cl de spiritueux, soit 10 g, selon l'INSERM, pour qui 2 à 3 verres par jour pour une femme, et 3 à 4 chez un homme entraînent des risques sanitaires.
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