L'information pourrait ne pas sembler nouvelle, mais elle l'est pourtant. Une équipe américaine, conduite par le Dr Barbara Alving, vient de montrer que les sujets au comportement marqué par l'impatience et l'agressivité sont plus à risque d'hypertension artérielle que les autres.
Ces individus catalogués comme ayant un comportement de type A sont connus pour leur susceptibilité accrue à cette affection ; en cela, le travail américain n'est pas novateur. L'intérêt vient de ce que le type A comporte plusieurs caractéristiques psychologiques et que la part de chacune d'entre elles dans la survenue d'une HTA n'avait jamais été évaluée de façon prospective. Les médecins des universités de Chicago, Pittsburgh et Birmingham, ont montré que la dépression, l'anxiété et l'esprit de compétition ou de réussite jouent un rôle moins grand dans l'apparition de l'HTA que l'agressivité ou la course contre la montre.
Des échelles comportementales
L'étude a duré quinze ans. En 1985-1986, les médecins ont enrôlé 3 308 individus (hommes et femmes, blancs ou noirs) de 18 à 30 ans. Cette cohorte a été baptisée CARDYA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults). Les participants ont subi des examens médicaux à intervalles réguliers, avec prise tensionnelle, et rempli des questionnaires. Les divers facteurs ont été évalués sur des échelles comportementales, en sachant que les résultats les plus hauts signent le type de comportement le plus marqué.
Entre 35 et 45 ans, 15 % des participants avaient déclaré une hypertension. Les gens impatients, courant toujours derrière la montre, qui avaient, au bout des quinze ans, le score le plus élevé, 3 ou 4 (sur une échelle de 0 à 4), avaient un risque d'HTA majoré de 84 % par rapport à ceux du niveau 0. Ceux évalués à 2 avaient un risque augmenté de 47 %.
L'agressivité ou l'hostilité a été quantifiée entre 0 et 50. Les sujets ont ensuite été répartis en quartiles. Ceux du quartile le plus élevé avaient également un risque majoré de 84 %, ceux du second quartile une augmentation de 38 %.
Aucune relation n'a pu être établie avec les trois autres facteurs étudiés. Divers autres éléments n'ont eu aucune influence sur les résultats, qu'il s'agisse du sexe, de l'ethnie, de l'âge, de la TA à l'entrée dans l'étude, du niveau d'éducation ou bien encore d'une surcharge pondérale, de la consommation d'alcool ou de la sédentarité.
Ce travail, commentent les médecins américains, montre l'implication du comportement et du mode de vie dans la prévention et la prise en charge de l'affection.
Système nerveux sympathique
Due à des facteurs sociaux et psychologiques, l'HTA, expliquent-ils, est la conséquence de mécanismes complexes et encore mal connus. Mais ils rappellent que le stress par une activation du système nerveux sympathique, influe sur le tonus artériel et par voie de conséquence sur la pression artérielle. Des études antérieures s'étaient penchées sur la place des facteurs psychologiques et des comportements sociaux des individus, mais les résultats ont souvent été contradictoires.
« JAMA », 22 octobre 2003.
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