«L'ÉTUDE de Cuzick et coll. montre que les analogues de la LH-RH (Luteinizing Hormone-Releasing Hormone) apportent un bénéfice chez les femmes atteintes précocement, avant la ménopause, d'un cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs, qu'ils soient utilisés seuls, associés au tamoxifène ou à une chimiothérapie, ou bien encore en alternative à une chimiothérapie. Quand l'analogue de la LH-RH était la seule thérapeutique systémique utilisée, le risque de récidive était réduit d'environ un quart (28 %, p = 0,08) . Cette réduction est au moins identique à celle obtenue après ovariectomie… L'adjonction d'analogues de la LH-RH au tamoxifène ou à une chimiothérapie conduisait, et cela est moins bien prouvé, à une réduction des risques de récidive (13 %, p = 0,02) et de décès (15 %, p = 0,04) . Directement comparés à une chimiothérapie adjuvante, les analogues de la LH-RH procuraient un bénéfice similaire. » C'est en ces termes, que N. Wilcken et M. Stockler (Sydney, Australie) résument la métaanalyse, publiée dans le « Lancet », sur ce qui apparaît comme une classe thérapeutique supplémentaire dans le traitement des cancers mammaires, à récepteurs hormonaux positifs, survenant avant la ménopause.
Cette métaanalyse de 16 études a été réalisée par un groupe international sous la houlette du Pr Jack Cuzick (Londres). Elle a porté sur 11 906 femmes qui répondaient à ces critères d'âge. Les divers travaux n'avaient pu conclure séparément quant aux effets des agonistes de la LH-RH sur le délai avant une récidive ou sur la survie globale, notamment en cas de tumeur à récepteurs hormonaux positifs (progestérone, estrogènes, ou les deux). Leur absence d'efficacité sur les tumeurs à récepteurs hormonaux négatifs était, en revanche, acquise. Elle a été confirmée par la métaanalyse. Un autre constat a été fait. Prescrits après une chimiothérapie, seuls ou avec du tamoxifène, les agonistes de la LH-RH ont montré un bénéfice supplémentaire chez les femmes de 40 ans au plus, chez qui la chimiothérapie est moins à même d'induire une aménorrhée permanente que chez les femmes plus âgées. Ce point est d'importance. Les auteurs se demandent si l'adjonction d'un agoniste de la LH-RH ne serait pas surtout efficace lorsque la chimiothérapie ne permet pas d'obtenir une aménorrhée. Certains essais ont montré un plus mauvais pronostic des cancers mammaires lorsque que l'arrêt des règles n'était pas obtenu. Ces femmes pourraient être celles ayant tiré le plus de profit des agonistes de la LH-RH. Les essais les plus récents s'intéressent, d'ailleurs, aux résultats d'une suppression hormonale plus complète en associant aux agonistes de la LH-RH des inhibiteurs de l'aromatase.
« Lancet », vol. 369, pp. 1668-70 (éditorial) et 1711-23, 19 mai 2007.
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