Chaque année, à l'occasion de la remise du Prix Galien, le Quotidien publie un numéro consacré à un éclairage particulier de la recherche thérapeutique. Cette année, nous avons choisi le thème du ciblage thérapeutique.
Il y a quelques années, certains ont prétendu que les progrès de la génomique et de la protéinomique annonçaient une médecine à la carte, de la prévention à la thérapeutique, en passant par le dépistage. Même s'il y a une surpromesse, du moins en ce qui concerne la calendrier annoncé, des progrès considérables ont déjà été enregistrés dans ces domaines où la génétique et la biologie moléculaire règnent en maîtres. Bien entendu, une large partie de ce numéro est consacrée à cette approche moderne du ciblage thérapeutique.
Mais nous avons souhaité aborder toutes les dimensions du « ciblage » sans oublier de rendre hommage au Pr Jean Dausset qui, avec le système HLA, a ouvert le chemin dela médecine prédictive ... il y a un peu moins de 50 ans.
D'autres exemples montrent que même dans une médecine plus « quotidienne », les médecins ont appris à moduler leurs prises en charge, en fonction de facteurs ethniques, professionnels, socio-psychologiques : traitement anti-hypertenseur influencé par des critères ethniques, définitions de populations cibles pour la plupart des nouveaux vaccins, recherche de stratégies adaptées à des sous-groupes de patients mauvais observants dans la plupart des maladies chroniques mais aussi dans le sida, bénéfices du traitement « ciblé » de l'hépatite C ... Dans tous ces domaines, la clinique, l'épidémiologie, la psychologie et même la sociologie reprennent tous leurs droits, à côté des techniques les plus sophistiquées d'imagerie ou de laboratoire.
Tout se passe comme si une vérité immuable revenait au premier plan : tout patient est unique, même s'il partage certaines caractéristiques avec un ou des sous-groupes(s) de malades. Cela ne veut pas dire que les grands essais cliniques ne sont pas indispensables pour évaluer les nouveaux traitements ou que les recommandations générales ne représentent pas un progrès considérable pour déterminer des prises en charge optimales ; cela signifie simplement qu'une interprétation dogmatique, normative, uniformisante serait catastrophique car elle nierait le caractère unique de chaque être humain.
Une vérité que tout praticien ne peut méconnaître mais que certains discours avaient tendance à oublier : il est piquant de constater que la recherche fondamentale et clinique, nous y ramène.
Les âges du ciblage thérapeutique
Publié le 03/06/2004
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Dr ALAIN MARIE
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7553
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