Alors que l'activité physique fait partie intégrante du traitement chez les sujets diabétiques de type 2, la question se pose de savoir comment les jeunes sportifs, atteints brutalement par un diabète de type 1 (par destruction auto-immune de leur pancréas), peuvent continuer à pratiquer leur activité sportive. Le sujet diabétique de type 1 est en effet exposé à deux risques métaboliques : l'hypoglycémie et la décompensation d'une hyperglycémie préexistante. D'où l'intérêt des recommandations diététiques spécifiques chez un jeune sportif diabétique impliqué dans une activité sportive, a fortiori de compétition, sachant que l'objectif essentiel est la lutte contre la survenue d'une hypoglycémie.
Adapter les apports glucidiques et les doses d'insuline
Les glucides sont un facteur de performance important chez le sportif, y compris le sportif diabétique de type 1, chez qui l'apport en glucides ne doit pas être limité. Il doit donc absorber jusqu'à 30 g de glucides toutes les demi-heures ou tous les trois quarts d'heure, comme tout sportif pratiquant une activité sportive prolongée. Il est également impératif d'adapter le traitement aux activités sportives, en particulier lors de l'entraînement à une compétition : adaptation des doses d'insuline avec augmentation des apports glucidiques pendant et après l'effort. A cet égard, le Dr Jean-François Gautier (hôpital Saint-Louis, Paris) insiste sur « la nécessité de diminuer les doses d'insuline, sachant que la fibre musculaire en activité ne nécessite pas ou peu d'insuline pour capter du glucose ». Selon les recommandations de l'ALFEDIAM*, cette baisse des doses d'insuline se réalise en fonction du type d'insuline utilisée et des schémas insuliniques suivis. La recommandation qui a été évaluée concerne le traitement par injection matinale d'insuline rapide et elle précise, dans le cas d'une activité effectuée durant les 90 minutes suivant le début du petit déjeuner, que le sportif peut diminuer notablement les doses d'insuline (de l'ordre de 50 à 90 %) à condition que la glycémie avant le petit déjeuner soit bien contrôlée.
Quatre règles capitales
« Parmi les recommandations de l'AlLFEDIAM*, évaluées et répertoriées, remarque le Dr Gautier, on peut retenir quatre règles capitales pour le sportif diabétique. » Programmer l'activité sportive, c'est-à-dire s'entraîner d'une façon relativement fixe d'un jour à l'autre pour faciliter la reproductibilité des adaptations diététiques et des doses d'insuline. Réduire ou arrêter la dose d'insuline(s) couvrant la période de l'activité physique, à condition que l'activité physique soit pratiquée rapidement après la baisse ou l'arrêt de l'insuline et que la glycémie capillaire soit inférieure à 8 mmol/l. Etre bien équilibré, d'où la nécessité d'une glycémie capillaire avant l'effort : si la glycémie est inférieure à 6 mmol/l, un apport d'au moins 15 g de glucides est nécessaire avant de commencer l'activité sportive afin d'éviter l'hypoglycémie ; entre 8 et 14 mmol/l de glycémie, l'exercice peut être réalisé sans risque ; au-delà de 15 mmol/l, il est nécessaire de vérifier l'absence de cétonurie qui nécessiterait de reporter l'activité sportive. La quatrième règle est la poursuite de l'autosurveillance lors des pauses ou des mi-temps et après l'exercice, ce qui permet de valider la diminution des doses d'insuline et/ou l'apport de glucides. Une autre recommandation concerne les porteurs d'une pompe sous-cutanée, qui peuvent la débrancher à condition de débuter l'activité sportive dans l'heure qui suit et de la rebrancher en fin d'activité, en diminuant de 50 % le débit de base (compte tenu de l'augmentation de la sensibilité à l'insuline induite par l'effort musculaire).
D'après un entretien avec le Dr Jean-François Gautier, service de diabétologie, hôpital Saint-Louis, Paris.
* Activité physique et diabète. Recommandations de l'ALFEDIAM :
www.alfediam.org/magazine/alfediam-sportdiabete.html.
Le nouvel essor de la commission médicale du CIO
Jusqu'en 1998, la commission médicale du CIO (Comité international olympique) avait pour mission principale la lutte contre le dopage. Le Dr Schamash, (direction médicale du CIO) et président d'honneur de la 5e Conférence Internationale « Médecine et tennis », rappelle que la commission médicale a décidé de créer l'agence mondiale antidopage après les événements du tour de France, ce qui lui a permis de développer de nombreux autres projets, et notamment des alternatives positives au dopage. Sous l'impulsion de son président, le Pr Arne Ljungqvist, la commission médicale du CIO vise à se positionner de plus en plus comme un référent en matière de science du sport.
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