Quelques jours seulement après la formation de la nouvelle équipe de Jean-Pierre Raffarin, les chercheurs ont en principe obtenu satisfaction sur leur principale revendication, la création cette année de 550 postes statutaires. « Le gouvernement a décidé un effort exceptionnel en mettant 550 postes au concours dans les délais les plus courts, dès cette année », a déclaré le ministre de l'Education François Fillon après une rencontre avec le Comité d'initiative et de proposition (constitué à l'initiative d'Etienne-Emile Baulieu et d'Edouard Brézin et chargé d'organiser les états généraux de la recherche) et le bureau de la Conférence des présidents d'université. « Il était essentiel que la crise trouve un développement favorable dans les meilleurs délais, par le haut », a-t-il ajouté.
Ces créations de postes se répartissent en 200 postes de chercheurs et 350 postes d'ingénieurs de recherche et techniciens (ITA), a précisé M. Fillon, qui était accompagné du ministre délégué à la Recherche François d'Aubert. Il a également annoncé la création dans les universités de 1 000 emplois d'enseignants-chercheurs d'ici 2005, dont 300 en 2004.
Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre avait souhaité qu'une « issue rapide soit trouvée à la question immédiate des emplois » scientifiques, avec simultanément un « débat sur les métiers de la recherche ». Le nouveau ministre délégué à la Recherche, François d'Aubert, avait rencontré, à l'issue d'une réunion de travail à Matignon présidée par le Premier ministre, les membres du collectif Sauvons la recherche et des chercheurs du comité Baulieu-Brézin.
Rétablir la confiance.
La revendication des chercheurs portait sur la transformation dans le budget 2004 de 550 postes statutaires en emplois contractuels et sur la création d'un millier de postes à l'université.
Les chercheurs attendent avec détermination la tenue des états généraux de la recherche pour engager une réflexion de fond sur la recherche publique, qui devrait inspirer la loi d'orientation et de programmation promise par le président Jacques Chirac avant la fin de l'année. « Pour que les états généraux puissent se tenir dans de bonnes conditions, il faut qu'un climat de confiance ait été rétabli. La réponse sur les postes, c'est un élément fondamental pour rétablir ce climat de confiance », avait rappelé Alain Trautmann, porte-parole de Sauvons la recherche. La révolte des chercheurs français, un mouvement historique par son ampleur, s'était traduite, en janvier dernier, par le lancement d'une pétition sur Internet, qui a recueilli l'adhésion de plus des trois quarts du monde de la recherche. Le 9 mars dernier, devant l'inflexibilité gouvernementale, plusieurs milliers de responsables de laboratoires publics avaient démissionné symboliquement de leurs fonctions administratives pour protester contre le manque de moyens.
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