A MBIANCE de « drôle de guerre » pour la reprise aujourd'hui des négociations sur les 35 heures des agents de la fonction publique hospitalière.
Les syndicats, qui maintiennent leur mot d'ordre de grève commun pour le 20 septembre, ont eu une semaine pour réfléchir à la proposition du gouvernement d'accompagner par la création de 40 000 emplois la réduction du temps de travail (RTT) à l'hôpital. Leurs leaders nationaux sont montés au créneau pour commenter cette hausse annoncée de 5,3 % de la masse salariale du secteur public hospitalier. Résultat : des discours mi-figue mi-raisin, comme si l'ampleur (en valeur absolue) des recrutements promis embarrassait plus qu'autre chose les responsables syndicaux.
Premiers points de désaccord
A la fois la moins remontée et la plus optimiste quant à l'issue des discussions, la CFDT occupe, comme les autres, cette étrange position. Si sa secrétaire générale, Nicole Notat, regrette que la négociation s'ouvre « trop tardivement » et pronostique des débats « difficiles », elle estime que « le gouvernement a jeté les bases qui rendent (la discussion) possible ». De la même façon, la CGT oscille entre la reconnaissance de l'effort consenti par le gouvernement ( « la création de 40 000 emplois, sur trois ans, dans nos établissements est perçue comme une bouffée d'oxygène par les salariés », écrit sa fédération Santé dans un communiqué) et le rejet d'un chiffre jugé trop bas (la proposition des pouvoirs publics est présentée come un « effet d'annonce pour gagner l'opinion publique »). Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, réclame des « choix budgétaires » autrement plus importants « pour subvenir aux besoins » de l'institution hospitalière.
La ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, ne s'en cache pas, elle dispose d'une petite marge de manœuvre. Mais on dit que la possible rallonge ne dépassera pas 5 000 emplois supplémentaires. Les syndicats pourront-ils s'en contenter ?
Sur le fond, de premiers points de désaccord sont apparus entre les négociateurs. L'annualisation du temps de travail à 1 600 heures, le nombre de jours de RTT proposés (entre 6 et 18), la limitation à 20 des heures supplémentaires mensuelles sont trois pilules qui passent mal chez les syndicats. Aujourd'hui, les discussions portent sur les conditions de mise en œuvre des 35 heures (contenu des accords locaux, répartition des moyens, définition des mesures transitoires...) et la liste des sujets d'achoppement va probablement s'allonger.
L'opposition déterminée de la Coordination Priorité santé
Contrairement aux syndicats, la Coordination Priorité santé, qui revendique 3 000 adhérents, n'attend pas de connaître l'ensemble des propositions du gouvernement pour partir en guerre. Elle rejette en bloc « le projet empoisonné » d'Elisabeth Guigou, appelle les hospitaliers à descendre dans la rue dès le 12 septembre, date de la dernière séance de négociation, et menace d'organiser « un mouvement aussi dur, sinon plus dur, que ceux de 1988 et de 1991 ». Dans l'attente de leur propre rendez-vous au ministère, vendredi prochain, les médecins hospitaliers eux aussi fourbissent leurs armes. Dans un communiqué, les anesthésistes-réanimateurs du SNPHAR préviennent que, si le gouvernement ne formule pas de « propositions enfin sérieuses », ils durciront « (leur) discours et (leurs) actions ».
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