11 ans
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13 ans
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15 ans
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Garçons
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Filles
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Garçons
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Filles
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Garçons
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Filles
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|
Télévision/vidéos |
4,92
|
4,37
|
5,81
|
5,44
|
5,83
|
5,72
|
Ordinateur |
2,27
|
1,54
|
2,76
|
1,84
|
3,07
|
1,85
|
Travail scolaire* |
2,83
|
2,85
|
3,48
|
3,86
|
3,32
|
4,20
|
Total |
10,02
|
8,76
|
12,05
|
11,14
|
12,22
|
11,77
|
*en dehors des heures de classe |
LES PETITS PEPINS de santé subjectifs, également appelés « symptômes flous de l'adolescence », sont assez fréquents chez les élèves de 11, 13 et 15 ans, révèle l'enquête Health Behaviour in School-Aged Children (Hbsc) publiée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes). L'irritabilité (71 %), la nervosité (63 %), le mal de ventre (60 %), l'insomnie (57 %) et le mal de tête (55 %) surviennent au moins une fois par mois. Trois symptômes sont éprouvés par moins de la moitié des élèves : le mal de dos (40 %), la déprime (39 %) et les étourdissements (28 %). Les filles rapportent plus de souffrances que les garçons. Le lien entre la « satisfaction de sa vie » et les plaintes est très fort. Près de 30 % des jeunes ayant plus de deux symptômes plus de deux fois par semaine témoignent d'une perception négative de leur vie. Seulement 8,1 % des élèves exempts de douleurs multiples et fréquentes sont dans cette situation. Il s'agit de jeunes dont les performances scolaires, la scolarité et la construction identitaire risquent d'être pénalisées. Mais, dans l'ensemble, les adolescents ont « un niveau de satisfaction moyen de leur vie assez élevé », de l'ordre de 7,5 sur 10 (échelle de Cantril). « La majorité place sa vie près de ce qu'on peut appeler "une vie idéale" », commente l'Inpes. Au vu des 33 autres pays impliqués dans l'enquête Hbsc, les Français se situent dans la moyenne.
L'asthme, affection certainement la plus courante en pédiatrie, est plus souvent diagnostiqué chez les garçons, alors que les symptômes sont plus fréquemment déclarés par les filles. Quinze pour cent des élèves ont été diagnostiqués asthmatiques et 19 % disent avoir eu des sifflements dans la poitrine. Seul le Canada connaît des taux supérieurs. Au chapitre bucco-dentaire, les jeunes Français améliorent leur hygiène. Ils sont 93 % à se brosser les dents au minimum une fois par jour.
Une insatisfaction de l'image corporelle.
En matière d'alimentation, les mauvaises habitudes demeurent. Un peu plus d'un sur trois ne prend pas un petit déjeuner quotidiennement et la proportion augmente avec l'âge, évoluant de 28 % à 11 ans à 44 % à 15 ans. Les repas de midi et du soir sont davantage respectés, même si 14 % sautent l'un ou l'autre au moins une fois par semaine. L'équilibre alimentaire reste un vœu pieux. Moins de 20 % mangent des fruits et des légumes tous les jours.
Et pourtant, comparés aux autres jeunes de l'étude Hbsc, les Français sont de gros amateurs de légumes. Au rayon des douceurs, ce n'est guère mieux, avec 28 % de consommation quotidienne pour les sucreries et 29 % pour les boissons sirupeuses.
Un quart des garçons environ se trouvent « un peu trop gros » ou « beaucoup trop gros », pour 42 % des filles. Lesquelles sont 37 % à faire un régime ou à déclarer avoir besoin d'y recourir à 11 ans, 47 % à 13 ans et 55 % à 15 ans. Douze pour cent des garçons et 9 % des filles seraient en surcharge pondérale.
Bien que leur image corporelle ne les satisfasse pas, les adolescents ne font pas grand-chose pour que ça change. Si l'on prend en compte le niveau d'activité physique recommandé par l'OMS, on constate qu'il est négligé par la plupart, à l'exception de 25 % des garçons et de 12 % des filles, qui se livrent à une heure de sport quotidien au moins cinq jours par semaine. Bien qu'ils regardent moins la télévision (voir tableau) que les autres, les Français sont parmi les moins sportifs.
L'école, aimée, mais fatigante.
En ce qui concerne les produits psychoactifs, l'initiation au tabac est en recul par rapport à 1998, passant à 11 ans de 17 à 12 %, à 13 ans de 45 à 33 % et à 15 ans de 66 à 63 %. Il en va de même pour les taux de fumeurs, qui régressent de 51 à 47 % chez les filles et de 50 à 47 % chez les garçons.
Avec l'alcool, l'initiation commence tôt, à 11 ans pour 23 %, à 15 ans pour 62 %. En revanche, 68 % des élèves de 15 ans n'ont jamais connu d'épisode d'ivresse et rares sont ceux qui ont commis un abus d'alcool.
L'usage du cannabis semble être considéré comme plus préoccupant : la France se situe parmi les dix pays où la consommation est la plus forte, relève l'Inpes. Trente pour cent ont fumé au moins un joint dans leur vie entière et ce taux atteint 45 % si on ajoute les 15 % de sujets déclarant un usage dans les douze mois précédant l'enquête sans avoir coché de réponse à la question portant sur « la vie entière ».
La France a « un des plus forts taux de brimés, de brimeurs, de bagarreurs et de blessés ». Face à la sexualité, les jeunes se montrent prudents. Parmi les 21 % qui disent avoir eu des rapports à 15 ans, 89 % ont utilisé une contraception.
Pour ce qui est de la vie scolaire, les deux tiers aiment l'école et un sur deux trouve que le travail demandé fatigue. Quant à la famille, élément majeur de l'état de bien-être, 78,6 % vivent avec leurs deux parents, 11 % avec l'un des deux, 9,6 % dans une famille recomposée et 0,8 % n'ont ni mère ni père. Enfin, si les jeunes Français sortent moins que dans les autres pays étudiés - seulement un quart des 11 ans passent du temps après l'école avec des copains plus de quatre jours par semaine -, ils disposent d'un réseau d'amis.
En définitive, les 11, 13 et 15 ans se sentent plutôt bien comme ils sont et, pour certains, quand ils oublient de se regarder dans une glace.
8 185 élèves passés au peigne fin
L'enquête Health Behaviour in School-Aged Children (Hbsc) est conduite tous les quatre ans depuis 1982 par un réseau international de chercheurs en partenariat avec le bureau régional Europe de l'Organisation mondiale de la santé. Elle vise à mieux connaître l'état des 11, 13 et 15 ans, leurs comportements de santé, ainsi que le contexte social dans lequel ils évoluent selon leurs propres déclarations. Un autoquestionnaire a été rempli en classe entre mars et juin 2002, généralement sous la responsabilité d'un médecin scolaire. L'étude permet de construire des stratégies de promotion pour la santé et d'influencer les politiques de santé en faveur des jeunes.
La France y a participé pour la troisième fois consécutive, en compagnie de 33 autres pays ou régions*. Le rectorat de Toulouse en a assuré la coordination nationale.
Six grandes régions, 4 types de commune et 8 niveaux de formation sont concernés. Cela représente 8 185 élèves, dont 4 131 filles, scolarisés en métropole du CM2 à la première année de lycée, dans des établissements publics et privés sous contrat. Les 11 ans sont au nombre de 2 671, les 13 ans 2 892 et les 15 ans 2 622.
* Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique, Canada, Croatie, Danemark, Ecosse, Espagne, Estonie, Etats-Unis, ex-République yougoslave de Macédoine, Russie, Finlande, Grèce, Groenland, Hongrie, Irlande, Israël, Italie, Lettonie, Lituanie, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pays de Galle, Pologne, Portugal, République tchèque, Slovénie, Suède, Suisse et Ukraine.
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