Les 10 000 médecins de la FEHAP ont déjà réduit leur temps de travail

R EDUIRE le temps de travail de médecins hospitaliers, c'est possible. La FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d'assistance privés à but non lucratif) l'a fait avec les 10 000 praticiens qui exercent leur art chez ses adhérents.

Partant d'une situation statutaire semblable à celle des médecins de l'hôpital public, les médecins du secteur associatif sont sortis de leur négociation sur l'aménagement et la réduction de leur temps de travail avec des semaines forfaitisées de 38 heures (gardes non comprises) et 18 jours ouvrés de repos supplémentaires par an, qui peuvent être accumulés sur un compte épargne temps.
A la FEHAP, où la mise en œuvre des 35 heures s'est accompagnée de 7 % de création d'emplois (essentiellement parmi les personnels soignants), on n'a pas fait le compte précis du nombre d'embauches de médecins réalisées à cette occasion. On estime toutefois qu'il y a eu des recrutements. Avec toutes les difficultés que l'exercice suppose : beaucoup d'établissements adhérents sont de petite taille (ils ont donc du mal à offrir un nombre d'heures suffisant pour attirer une candidature) ; la pénurie de médecins dans certaines disciplines n'arrange rien.
Selon Georges Riffard, directeur de la FEHAP, négocier les 35 heures avec les médecins a été « une affaire difficile ». Au cours des discussions, il a été frappé par « l'écart important entre les aspirations de chaque génération ». « Chez les anciens, explique-t-il, la règle est de ne pas compter ses heures, l'idée est que plus on travaille, meilleur on est. La génération suivante semble avoir une oreille beaucoup plus attentive à la durée du travail. Les médecins ne s'y sentent plus seulement "toubibs", ils veulent aussi voir leurs enfants, leur famille, leurs amis. »

<*L>(1) 6 000 équivalents temps plein, soit trois fois moins au total qu'à l'hôpital public.