ONT ÉTÉ ÉTUDIÉS 135 patients vivant dans la communauté et non en institution, ainsi que les personnes qui s’occupent d’eux, et sont chargées préférentiellement des soins (conjoint, frère, un professionnel extérieur…). Les patients sont des sujets de plus de 65 ans, présentant une démence légère à modérée, à un stade d’évolution où il existe encore une participation active et un contact avec la réalité.
On leur a proposé dix sessions d’ergothérapie données par un thérapeute professionnel. Les séances d’une heure chacune se sont succédé sur une durée de cinq semaines et concernaient le patient et la personne s’occupant de lui. Pendant les premières heures, on a défini les buts en fonction de chacun : choix des activités et priorités à respecter.
Adapter les activités de la vie quotidienne.
Différentes stratégies d’ergothérapie ont été utilisées pour adapter les activités de la vie quotidienne des patients à leurs dyspraxies et à leurs dysfonctionnements cognitifs particuliers. Les interventions des ergothérapeutes avaient pour but d’améliorer la prise en charge par le soignant.
Puis il y a eu une évaluation par l’ergothérapeute des effets des interventions, à l’aide d’échelles de mesure appliquées au patient et à son proche (en simple aveugle, l’évaluateur ne sachant pas si le sujet avait eu les séances d’ergothérapie).
Enfin, six séances ont été consacrées à enseigner au patient comment optimiser ses stratégies de compensation et comment améliorer les performances de ses activités quotidiennes. Le proche, de son côté, a subi un entraînement cognitivo-comportemental pour utiliser des stratégies efficaces de supervision, de résolution des problèmes, afin de soutenir le patient dans les efforts d’autonomie et de participation à la vie sociale.
Des évaluations ont été réalisées au début des interventions, puis 12 semaines après. On a utilisé chez les patients les échelles Amps (Assessment of Motor and Process Skills) pour les fonctionnements quotidiens : Iddd (Interview in Daily Activities in Dementia) pour la détérioration des activités dans la démence ; et chez le soignant proche, le SCQ (Sense of Competence Questionnaire) pour mesurer l’ampleur de sa tâche.
Toujours mesurable après trois mois.
Les résultats montrent que les scores sont significativement meilleurs par rapport au groupe témoin. Et que ce mieux est toujours mesurable après trois mois. L’importance de l’effet est supérieure à ce qui est enregistré dans des essais de médicaments ou d’autres interventions psychosociales.
«Bien que les personnes atteintes de démence aient des capacités d’apprentissage limitées, l’ergothérapie fondée sur les activités courantes offre une amélioration sensible des connaissances utilisées dans la vie quotidienne des patients et réduit la peine des personnes qui s’occupent d’eux. Ces dernières se sentent à la fin plus compétentes.»
Un effet positif de l’ergothérapie fondée sur les activités de la vie quotidienne a déjà été enregistré chez des personnes ayant souffert d’AVC. «Nous estimons que l’effet s’est maintenu après quelques mois en raison de l’implication de la personne proche qui s’occupe du malade.»
«Comme l’amélioration des activités quotidiennes et l’appréhension de la compétence sont associés à une réduction du besoin, d’assistance, nous croyons qu’une ergothérapie de cette sorte, réalisée sur le long terme pourrait retarder la survenue de la dépendance et la mise en institution.»
« British Medical Journal », édition en ligne.
Ergothérapie : méthode thérapeutique employée dans diverses affections somatiques et psychiques et utilisant le travail physique ou manuel à des fins de rééducation et de réadaptation (Dictionnaire médical Masson).
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