L E Dr Jean-Claude Matysiak, responsable de Littoral*, centre d'aide aux toxicomanes rattaché au centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), porte un diagnostic inquiétant sur l'année qui vient de s'écouler dans son établissement. « L'installation des polyintoxications comme phénomène stable a remplacé progressivement, écrit-il, les dépendances "simples" aux opiacés et diverses drogues illicites. » Il s'interroge : « Pouvons-nous parler maintenant de toxicomanies légales ? »
Sur 177 patients, dont 108 nouveaux, la grande majorité a glissé progressivement vers « les mélanges de produits de substitution et de psychotropes multiples, en alternance de leurs drogues d'élection ». Aussi viennent-ils voir l'équipe du Dr Matysiak « parce qu'ils sont en difficulté avec des multiprescriptions de médecine de ville ou encore des achats sauvages au marché noir de Subutex, Rohypnol et autres benzo ».
« La substitution, c'est bien... à condition de s'en sortir ! », souligne le chef de service de Littoral. En conséquence, insiste-t-il, « le but que nous devons toujours rechercher est de permettre à nos patients de sortir de la dépendance et non d'en substituer une par une autre ».
* Tél. 01.43.86.20.00.
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