Lèpre : journée mondiale en attendant l'élimination

Publié le 24/01/2002
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L'OMS espère « éliminer » la lèpre d'ici à la fin de 2005, c'est-à-dire dépister et traiter de 2 à 2,5 millions de malades et faire baisser le taux de prévalence à moins de 1 cas pour 10 000 (il était de 1,25 en janvier 2000).

Grâce à Novartis, la PCT (polychimiothérapie comprenant dapsone, rifampicine et clofazimine) est mise gratuitement à la disposition de tous les malades. Encore faut-il les connaître et les atteindre, alors qu'on enregistre quelque 700 000 nouveaux cas chaque année. Et cette maladie de la pauvreté reste un problème de santé publique dans 24 pays, l'Inde totalisant 70 % des cas.
D'où la Journée mondiale des lépreux, organisée, comme chaque année, le dernier dimanche de janvier, avec quête sur la voie publique. Avec 2 euros, on finance le traitement pour arrêter la contagion, avec 8 euros, une paire de chaussures spéciales qui protège les pieds mutilés, avec 9 euros, une opération de la vue, avec 12 euros, six mois de traitement pour guérir la lèpre paucibacillaire (de 1 à 5 lésions cutanées insensibles) et avec 24 euros, un an de traitement pour guérir la lèpre multibacillaire (plus de 5 lésions cutanées). Des chiffres avancés par les Œuvres hospitalières françaises de l'Ordre de Malte, qui a mobilisé 11 000 quêteurs pour collecter euros ou francs. En 2000, plus de un million d'euros (6,8 millions de francs) ont été rassemblés. Les actions sont menées en Afrique (Sénégal, Cameroun, Guinée, Gabon), en Asie (Vietnam, Cambodge, Inde) et au Brésil, mais aussi en France, où un soutien est donné à l'unité de léprologie de l'hôpital Saint-Louis, à Paris (consultations, prise en charge des malades, formation de médecins et de personnels paramédicaux et recherche).
De son côté, l'association Raoul Follereau*, avec ses 40 000 bénévoles pour des quêtes et des animations dans toute la France, les 26 et 27 janvier, espère faire encore mieux qu'en 2001 (13 millions de francs récoltés). Présente dans une cinquantaine de pays, l'association souligne les difficultés du dépistage (villages très éloignés des centres de santé) et du traitement ( « 6 mois, voire 1 an... c'est toujours trop long pour des pays où les infrastructures médicales sont faibles »). Son slogan : « Le plus insupportable, c'est que le traitement existe... Pour qu'il arrive à temps, donnons. »

* L'association a déploré les « accusations » portées contre elle après la publication d'informations relatives à une plainte déposée par l'un de ses anciens membres (à la suite de laquelle une enquête préliminaire a été ouverte) et à un rapport de l'inspection générale des Affaires sociales (selon « le Canard enchaîné », il lui serait notamment reproché d'avoir accordé avec l'argent des dons « une série de subventions » à l'Eglise catholique « sans que le lien avec la lutte contre la lèpre apparaisse clairement ». Dans un communiqué, elle rappelle que la démission de l'ex-membre à l'origine de la plainte a été exigée à l'unanimité par les membres de sa commission médicale ; et elle souhaite « confirmer, à nos donateurs et au plus large public, que les sommes collectées au nom des lépreux servent toujours intégralement à financer la lutte contre la lèpre ».

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7052