Le Pr Fayez Zannad (Nancy) a présenté l'analyse en sous-groupes des résultats d'EPHESUS, étude qui avait montré l'efficacité de l'éplérénone (antagoniste spécifique des récepteurs de l'aldostérone) dans l'insuffisance cardiaque du postinfarctus. Cette sous-analyse montre que, pour tous les paramètres étudiés, l'éplérénone est plus efficace quand elle est instaurée entre 3 et 7 jours après l'infarctus.
L'ÉTUDE EPHESUS avait porté sur plus de 6 600 patients dont l'infarctus s'accompagnait d'insuffisance cardiaque (fraction d'éjection du ventricule gauche < 40 %, signes cliniques d'insuffisance cardiaque). Deux tiers d'entre eux étaient des hommes, et l'âge moyen était de 64 ans. L'éplérénone devait être instaurée dans les 3 à 14 jours suivant l'apparition des symptômes (25 mg au début pour atteindre 50 mg/j à 4 semaines).
Les résultats globaux, publiés en 2003, ont montré une réduction de 15 % de la mortalité totale (p = 0,008, comparativement au placebo) et de 13 % de l'index combiné regroupant mortalité ou hospitalisations de cause cardio-vasculaire (p = 0,002), pour ce qui est des critères principaux. Des résultats importants, quand on sait que, selon une étude française, 24 % des infarctus s'accompagnent d'une insuffisance cardiaque clinique, avec baisse de la fraction d'éjection ventriculaire gauche.
Comme l'a expliqué le Pr F. Zannad, plusieurs éléments conduisaient à penser que plus l'éplérénone était donnée tôt, plus elle était efficace : le blocage précoce des récepteurs de l'aldostérone permet en effet de réduire le remodelage du ventricule et de la matrice extracellulaire et d'abaisser le taux des catécholamines.
L'analyse par sous-groupes (non prédéterminés avant l'essai) semble confirmer cette hypothèse car, si le traitement est instauré entre le 3e et le 7e jour, on réduit de 23 % la mortalité globale (p = 0,003), de 37 % les morts subites (p = 0,002) et de 22 % la mortalité cardio-vasculaire (p = 0,009). Des résultats positifs significatifs sur tous les critères étudiés, que l'on n'observe pas dans le groupe où le traitement a été commencé entre le 8e et le 14e jour.
Pour conclure, le Pr F. Zannad souligne qu'il est important de donner précocement l'éplérénone dans l'infarctus avec insuffisance cardiaque, d'autant qu'il s'agit du seul traitement ayant démontré une diminution de la mort subite, dans cette indication. Enfin, il faudra d'autres études pour préciser l'efficacité et la tolérance de l'éplérénone si l'on commence le traitement pendant les trois premiers jours qui suivent l'infarctus.
D'après la communication de Fayez Zanad (Nancy)
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