L 'ENQUETE internationale ECRHS (European Community Respiratory Health Survey), lancée il y a dix ans, porte sur quelque 140 000 individus de 20 à 44 ans, en Europe et au-delà (Etats-Unis, Canada, Islande, Estonie, Suisse, Algérie, Inde, Nouvelle-Zélande, Australie). Le premier bilan global est rendu public alors que débute la seconde phase de l'enquête (ECRHS).
Les affections respiratoires touchent très diversement les pays étudiés : les variations vont de 1 à 4 pour la rhinite allergique (de 10 à 40 % des individus touchés), de 1 à 6 pour l'asthme (de 2 à 12 %) et même de 1 à 8 pour l'asthme (de 3,5 à 28 %). Selon les auteurs, ces variations ne doivent rien au hasard : les données recueillies par 48 centres dans 22 pays montrent très clairement que l'environnement et le mode de vie sont les principaux coupables.
« Le fait que nous puissions mettre en évidence de telles variations géographiques indique que, pour certaines raisons, l'asthme s'est développé plus vite dans certains pays que dans d'autres, explique l'un des auteurs de l'enquête, Christer Janson, de l'université d'Uppsala, en Suède. C'est ce qui nous incite à penser que tout cela n'est probablement pas en rapport avec des différences génétiques, et qu'il doit y avoir quelque chose dans l'environnement. Pas seulement les diverses pollutions, mais aussi l'alimentation et le mode de vie qui favoriseraient la forte prévalence de l'asthme dans certains pays et pas dans d'autres. »
Même le climat a été incriminé : certains observateurs estiment en effet que le risque d'asthme serait moindre dans les régions ensoleillées, d'autres que la proximité d'un océan augmenterait le risque. « Dans les faits, souligne Christer Janson, malgré l'abondance des candidats, nous n'avons que peu de certitudes. Ce dont nous sommes sûrs, c'est qu'il ne peut s'agir d'un seul facteur environnemental. Il doit en exister plusieurs qui, bien sûr, agissent avec les facteurs génétiques. » La seule chose que peuvent affirmer les auteurs, à ce stade de l'enquête, « c'est qu'un des facteurs qui augmentent le risque d'asthme chez l'adulte est l'exposition professionnelle à des particules biologiques aériennes et aux poussières minérales ».
Les enquêteurs ont également examiné le rôle potentiel des allergènes les plus importants pour le développement d'un asthme. Les allergènes saisonniers ont été moins significatifs que ceux auxquels les individus sont confrontés en permanence, comme les acariens et les poils des animaux domestiques.
* Vol. 18, n° 3. « Le Journal européen de pneumologie » est la publication officielle de la Société européenne de pneumologie (ERS), qui regroupe plus de 5 000 spécialistes de la pneumologie et des maladies pulmonaires en Europe, aux Etats-Unis et en Australie.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature