Santé au travail
LE NOMBRE de diabétiques va augmenter, pour passer de 194 à 333 millions entre 2003 et 2025. Parallèlement, le nombre de sujets présentant un prédiabète ou une intolérance au glucose va passer de 314 à 472 millions, avec une augmentation annuelle d'environ 5 %. L'intolérance au glucose ou le prédiabète concernent 12 à 25 % de la population, avec un taux de conversion de 16 à 30 millions de personnes par an entre 2003 et 2025.
L'augmentation de l'incidence est liée principalement aux changements de mode de vie : modifications des comportements alimentaires, sédentarité accrue et urbanisation.
Chez les enfants, le diabète de type 2 augmente ; la prévalence actuelle est de 0,13 % aux Etats-Unis . Il s'agit essentiellement de groupes ethniques à haut risque avec un lien très direct avec l'obésité et le mode de vie. Les complications chez ces enfants seront précoces et importantes.
Des moyens d'action.
La prévention est possible, comme l'ont montré les études DPP et DPS, avec une baisse possible de 58 % de l'apparition du diabète de type 2. Les principales mesures concernent les modifications du mode de vie, portant essentiellement sur la nutrition et la lutte contre la sédentarité pour diminuer l'obésité et les facteurs de risque associés, en particulier cardio-vasculaires. Elles font l'objet de plans internationaux ou nationaux, tel le programme national Nutrition Santé en France.
Une expérience a été réalisée en associant partenariats publiques et privés aux Etats-Unis. Le lieu de travail représente une occasion unique pour l'éducation de la prévention au diabète, c'est pourquoi le National Diabetes Education Program associé au CDC d'Atlanta et le système de santé national américain ont développé un site Internet pour les entreprises : diabetesatwork.org. La cible est constituée par les petites et les grosses entreprises, les professionnels de santé et le public de manière générale.
Ce site fournit des méthodologies qui peuvent être adaptées à chaque site d'éducation. Un programme, développé pour les employés à haut risque de diabète ou de maladies cardio-vasculaires, est en cours d'évaluation chez l'électricien GE Power.
L'objectif est d'identifier et d'évaluer les populations à haut risque cardio-vasculaire sur plusieurs sites de travail et d'adapter ce que préconise le site Internet pour réaliser un programme d'arrêt du tabac, de consommation de cinq fruits et légumes par jour, de 10 000 impulsions au podomètre par jour et l'obtention d'un IMC inférieur à 25.
L'évaluation met en évidence une baisse du cholestérol total, du LDL et des triglycérides, une augmentation du HDL cholestérol, une baisse de la glycémie, de la pression artérielle systolique et diastolique. L'IMC n'a pas été modifié, ni le tour de taille.
Les auteurs estiment que, pour 1 000 employés, 4 événements sur une période de cinq ans ont été évités et 24,8 événements sur l'ensemble de la population pour un coût de 4 000 dollars par événement.
Les auteurs concluent que le lieu de travail représente une excellente opportunité pour la prévention primaire du diabète et des maladies cardio-vasculaires en identifiant les populations à haut risque et qu'un partenariat public et privé peut être accompli pour cette intervention.
A partir de l'étude DPS (Diabete Prevention Study), menée en Finlande, les investigateurs ont évalué le coût de la prévention du diabète de type 2. Pour mémoire, dans cette étude, les mesures d'hygiène de vie associaient des conseils alimentaires à sept entretiens diététiques, la première année, puis un tous les trois mois pendant deux ans, et une incitation à avoir une activité physique régulière. Ces mesures ont permis de réduire de 58 % le risque de diabète de type 2. Le coût des mesures diététiques était de 450 € sur deux ans et celui de l'activité physique, de 300 € par an, ce qui, pour une durée totale de trois ans, représente 1 350 € par personne avec un coût total de 355 000 € pour 263 sujets, soit 11 095 € par cas de diabète évité.
Le coût du diabète en Finlande est de 8 332 € par an, lorsqu'il existe des complications, et de 6 422 € par an en l'absence de complications.
D'après les communications de P. Allweis (Atlanta) et de J. Tuomilehjo (Helsinki).
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