L’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP) a organisé une journée placée sous le signe de « la télémédecine en action ». À cette occasion, cette agence* a procédé à un « retour d’expérience » sur 25 projets de télémédecine (principalement hospitaliers). L’occasion, pour Yannick Le Guen, sous-directeur du pilotage de la performance de l’offre de soins à la DGOS (direction générale de l’offre de soins au ministère de la Santé) de revenir sur le plan national de télémédecine élaboré fin 2010. Pour lui, la télémédecine en est encore à « un stade expérimental, et le déploiement n’arrive pas à se faire ». Les freins semblent identifiés. Yannick Le Guen évoque « les résistances institutionnelles et les modalités de financement et de tarification non stabilisées, même si les conditions juridiques nécessaires au déploiement sont déjà réunies ».
De son côté, Christian Anastasy, directeur général de l’ANAP, a énuméré les enseignements qui se dégagent des expérimentations menées sur ces 25 projets. D’abord, un projet de télémédecine doit être porté en amont par un solide projet médical car le projet technique ne suffit pas en lui-même.
Une bonne organisation de télémédecine, ajoute-t-il, nécessite une bonne coordination entre les acteurs et des protocoles solidement établis. Mais surtout, constate le directeur général de l’ANAP, « nous n’avons pas encore de modèle économique pérenne, les choses ne sont pas encore stabilisées ».
Le pari ne semble donc pas encore gagné. D’autant que l’ANAP relève qu’au sein des 256 projets recensés fin 2011 en matière de télémédecine, peu d’entre eux sont réellement opérationnels (44 %). Ces projets sont « à périmètre limité », et le plus souvent « ancrés en secteur hospitalier public » (80 %).
Pour le Dr Jacques Lucas, vice-président du CNOM (Ordre national des médecins), c’est dans ces derniers chiffres que la télémédecine révèle l’essentiel de ses faiblesses. « Il faut qu’il y ait plus de projets en ambulatoire, a-t-il martelé, il ne faut pas qu’un nouveau mur informatique se dresse entre l’hôpital et la ville », ajoutant que la télémédecine se heurte à « une résistance au changement ».
Une publication sur l’ensemble des retours d’expérience des 25 projets menés par l’ANAP est disponible en ligne sur le site de l’agence (www.anap.fr).
* Créée par la loi HPST, l’ANAP a pour mission d’apporter des solutions opérationnelles pour améliorer la performance hospitalière.
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