Les faits pourraient avoir été commis par "un toxicomane en manque qui a voulu se procurer des produits ou s'emparer de l'ordonnancier", a estimé Marc Désert, Procureur de la République en charge de l’affaire du médecin lyonnais de 69 ans qui a été découvert ligoté, mardi après-midi dans son cabinet. Les enquêteurs orientaient donc leurs recherches vers la patinetèle. "L'autopsie a conclu au décès par arrêt cardiaque", dû à un "un stress important et une mauvaise ventilation", a déclaré le procureur lors d'une conférence de presse, qui a ajouté que si l’on devait privilégier une piste, ce serait parmi sa patientèle", constituée "pour une large part de toxicomanes et de marginaux", ce qui "l'exposait davantage".
A l’appui de cette piste, toujours selon le procureur, "il est vraisemblable qu'une somme d'argent ait disparu, peut-être plusieurs milliers d'euros". La victime, "de forte corpulence", était "couchée sur le ventre, les pieds et les mains entravés par des liens et bâillonnée", selon lui. Le fait que ses pieds aient été attachés "par du fil électrique" et ses poignets par "des bandelettes médicales" laisse imaginer "un certain degré d'improvisation" de la part du ou des auteurs, a-t-il dit. Le corps du médecin généraliste avait été découvert mardi soir à 18h30, par une patiente, probablement quelques minutes seulement après sa mort, ligoté et gisant, face contre terre.
Le Docteur Guy Perrot exerçait depuis plusieurs années à son cabinet situé dans le quartier de la Part-Dieu, dans le 3e arrondissement de Lyon, où il recevait "une clientèle un peu marginale, avec beaucoup de toxicomanes ou d'alcooliques", selon le commissaire Rebouillat. De nombreux prélèvements ont été effectués au cabinet et vont être comparés dans les heures qui viennent aux fichiers. D'après lui, "il y a une forte probabilité" pour qu'une part de la patientèle du docteur Perrot soit fichée, ce qui pourrait faciliter l'enquête qui a été confiée à la brigade criminelle de la sûreté départementale. Le 8 août 2009, un autre médecin, le Dr Jean-Pierre Terrien, très impliqué dans des projets de maisons médicales à Lyon avait été retrouvé mort, tué par un objet contondant et en partie brûlé, à son domicile du 8ème arrondissement. Son meurtrier n'a jamais été identifié, mais les deux affaires n'ont, semble-t-il, aucun lien.
Le syndicat Union Généraliste a rendu hommage mercredi à ce confrère : «il faisait partie de ces quelques professionnels dont la compétence et le dévouement étaient reconnus par leurs patients, recevant les plus marginaux d'entre eux en grand nombre.» Le syndicat souligne, amer, que « ce meurtre souligne une fois de plus la solitude du libéral, ouvrant la porte de son cabinet au tout venant. Si c'était un policier, le ministre se déplacerait. Mais il ne s'agit que d'un médecin, qui plus est d'un médecin qui soigne des toxicos...»
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