ENQUETE nationale auprès de 1 600 généralistes sur la prise en charge du patient dépressif, Orphee* montre que la stratégie thérapeutique, la bonne adhésion du patient au traitement et une bonne tolérance sont des facteurs de succès thérapeutique.
Si de nombreuses études ont été réalisées dans la dépression pour préciser les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques, peu ont évalué, en médecine générale, l'influence des différents facteurs de risque sur le succès ou l'échec du traitement instauré. C'est l'objectif d'Orphée, vaste enquête transversale descriptive nationale réalisée à l'initiative des Laboratoires Chiesi. Cette enquête, qui s'est déroulée du 21 mars au 22 septembre 2003, avait pour objectif principal d'identifier les facteurs pouvant être associés au succès ou à l'échec de la prise en charge de patients présentant un épisode dépressif caractérisé en médecine générale ; 1 800 généralistes répartis sur l'ensemble du territoire national ont été recrutés après tirage au sort.
Chaque médecin devait inclure quatre patients : deux considérés par le médecin en succès thérapeutique, un en demi-échec et un en échec.
Au total, 6 752 patients ont été sélectionnés par 1 696 médecins généralistes ; 70 % étaient des femmes ; âge moyen : 46 ans ; tous souffraient d'un épisode dépressif dont le traitement en cours avait débuté quatre à huit semaines avant la sélection.
Ont été analysés 4 924 patients : 2 457 en succès thérapeutique, 1 231 en demi-échec et 1 236 en échec.
Pour les médecins, différents facteurs sont apparus associés au succès ou à l'échec thérapeutique.
La stratégie thérapeutique elle-même, une bonne adhésion au traitement proposé et sa bonne tolérance sont d'importants facteurs de succès. L'histoire de la maladie (ancienneté, nombre d'épisodes antérieurs), la présence de troubles anxieux, de troubles de la personnalité et de pathologies addictives sont des facteurs qui pourraient expliquer l'échec.
En revanche, les antécédents familiaux, les événements de la vie et les conditions de vie n'auraient aucun effet sur l'efficacité du traitement.
Cette enquête en situation pragmatique reflète précisément l'approche diagnostique et thérapeutique des généralistes face à un patient dépressif et précise les éléments qui pourraient expliquer le succès ou l'échec du traitement.
Medec 2004, conférence de presse organisée par le Laboratoire Chiesi, présidée par le Pr Maurice Ferreri (hôpital Saint-Antoine, Paris), avec la participation du Pr Frédéric Rouillon (hôpital Albert-Chenevier, Créteil) et du Dr Philippe Nuss (hôpital Saint-Antoine, Paris).
* Comité scientifique de l'enquête Orphee : Prs F. Rouillon, psychiatre (coordonnateur de l'étude), M. Ferreri, psychiatre, Drs R. Hazen, généraliste (Paris), P. Nuss, psychiatre, M.-Y. Alamercery, méthodologiste (société RCTs, Lyon).
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