L' ENQUÊTE AIRE (Asthme Impressions et Réalités en Europe - Asthma Insights and Reality in Europe) est la plus importante faite à ce jour pour décrire « l'état des lieux » de la maladie asthmatique. Réalisée à partir d'entretiens téléphoniques auprès de 63 880 foyers, elle a concerné 753 enfants âgés de 5 à 15 ans. L'entretien a duré vingt-cinq minutes en moyenne. Le nombre d'enfants (ou de parents) par pays est de de 145 (France), 126 (Royaume-Uni), 117 (Pays-Bas), 106 (Italie), 93 (Suède), 86 (Espagne) et 80 (Allemagne).
Dans l'ensemble, si deux enfants sur cinq (42 %) considèrent que leur asthme s'est globalement amélioré et si, à l'inverse 3,4 % seulement estiment qu'il s'est aggravé, plus de la moitié n'ont pas éprouvé de changement notable. Les améliorations sont attribuées à une efficacité plus grande des médicaments.
40 % ont consulté au cours des douze derniers mois
Comme les adultes, 50 % des enfants asthmatiques rapportent des épisodes de toux, de sifflements, d'oppression respiratoire et d'essoufflement. Ils ont beaucoup trop de crises. C'est pourquoi 40 % ont dû consulter en ville ou à l'hôpital au cours des douze derniers mois. Un enfant sur cinq est allé à l'hôpital pour consulter ou être hospitalisé en urgence. Cependant, ces chiffres doivent être relativisés en fonction des systèmes de soins des différents pays. Par exemple, en France, on observe depuis cinq ans une augmentation annuelle de 5 à 10 % du nombre des passages aux urgences hospitalières souvent à l'initiative des familles, ce qui suggère un défaut d'organisation du système des soins ambulatoires et la nécessité d'inscrire l'asthme et les allergies dans une politique de réseau.
53 % d'absentéisme scolaire
Avec les progrès accomplis au cours des vingt dernières années sur la connaissance de l'asthme (rôle majeur de l'inflammation) et sur les moyens d'y remédier (médicaments préventifs efficaces), on aurait dû s'attendre à une forte baisse de l'absentéisme scolaire. Il n'en a rien été : les chiffres actuels sont, en gros, les mêmes qu'il y a vingt ans. Le taux d'absence scolaire varie entre 34 % en Suède et 53 % en Espagne, la France étant très proche,avec 53 %. Globalement, les enfants sont gênés dans leurs loisirs (18 %), leur sommeil (16 %), leur activités physiques (11 %), leur vie courante (11 %). La France est le pays où ces chiffres sont les plus élevés : 27 % de gênes au cours des activités sportives et 26,5 % de troubles du sommeil. Les raisons de cet échec sont nombreuses : retard et/ou mauvaise expertise de l'asthme, insuffisance de réalisations d'EFR, défaut de surveillance, rareté des plans d'action en cas d'exacerbation, insuffisance d'utilisation des corticoïdes inhalés.
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D'après un symposium GSK.
Les recommandations consensuelles
Les objectifs de la maîtrise de l'asthme ont été définis au cours de plusieurs consensus et récemment par le GINA (Global Initiative for Asthma) :
- avoir un minimum de symptômes chroniques, en particulier nocturnes ;
- avoir un minimum de crises ;
- avoir recours le moins possible aux consultations en urgence ;
- avoir recours le moins souvent possible aux bêta 2-mimétiques de courte durée d'action. A ces objectifs, il faut en ajouter deux autres :
- le traitement de fond doit permettre à l'enfant asthmatique de mener une vie sociale normale (scolaire, familiale et sportive) ;
- il doit s'efforcer de restituer une fonction respiratoire normale ou aussi proche que possible de la normale.
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