En 2001, l'Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR) a soutenu 4 095 projets d'innovation, pour un montant total de 274 millions d'euros.
L'année écoulée a permis une diversification des modes de soutien financier de l'agence : aux avances remboursables et aux subventions s'ajoutent désormais les bons de souscription d'action. Outre l'ANVAR, les PME innovantes disposent, cette fois, d'autres sources de soutien publiques : les collectivités territoriales, les ministères de tutelle et les fonds structurels européens.
Un tiers des 274 millions d'euros distribués en 2001 a été réparti entre les secteurs suivants : l'industrie de base et les BTP, les équipements et les biens de consommation. Deux secteurs se taillent la part du lion : les technologies de l'information et de la communication (36 % des subventions) et les sciences de la vie (28 %). Parmi ces dernières, les projets pharmaceutiques sont particulièrement nombreux.
Thérapie cellulaire et neurosciences
Dans son rapport d'activité, l'ANVAR constate une percée de la thérapie cellulaire et une attractivité croissante des neurosciences. L'agence note également « l'intérêt des PME pour les maladies orphelines, qui offrent au capital-risque un retour sur investissement plus rapide que les médicaments traditionnels ».
Concernant la pharmacie, la start-up Entomed constitue un bon exemple d'entreprise innovante soutenue par l'ANVAR. Créée en 1999 sur l'initiative d'un chercheur du CNRS de Strasbourg, cette jeune société attaque sous un angle original le problème des infections nosocomiales, en développant à partir d'insectes une nouvelle classe de molécules anti-infectieuses. Il s'agit de peptides antibiotiques produits naturellement par les insectes, capables de détruire rapidement les membranes bactériennes et fongiques par une action de type détergente : un mécanisme d'action qui, selon l'équipe, réduit le risque d'apparition du phénomène de résistance chez les micro-organismes. Entomed joue le rôle de pilote dans le projet d'incubateur d'entreprises et constitue un bon exemple de collaboration réussie entre partenaires scientifiques (CNRS), industriels (Rhône-Poulenc) et financiers (aide de l'ANVAR, de la région Alsace et du ministère de la Recherche).
En ce qui concerne le biomédical, l'ANVAR a soutenu les nouvelles technologies permettant le diagnostic de l'HTA, la détection de l'ostéoporose, la localisation et le traitement simultané de tumeurs, l'injection sans aiguille et l'usage unique de la petite instrumentation. Mais, souligne le rapport, « le nombre de projets de service appliqués au secteur biomédical s'est érodé, en dépit du développement du dossier médical partagé et de plates-formes d'échange de données médicales. » En revanche, le domaine des biomatériaux est en plein essor, avec, par exemple, la mise au point « de dispositifs médicaux à base de collagène, d'implants destinés à la réparation cartilagineuse et de prothèses articulaires plus résistantes au frottement. »
En 2002, l'ANVAR entend renforcer les partenariats avec les grands organismes de recherche et les entreprises (CEA, INRA, EDF, etc.), « pour les convaincre que leur intérêt est de développer autour d'eux un tissu de PME, sur les modèles de technopoles comme la Silicon Valley ».
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