Antiquités
Ce n'est pas Waterloo, mais Austerlitz qui nous est conté... et compté sur un peu plus de 13 mètres d'un panoramique en couleurs exécuté vingt ans après la bataille par une manufacture de papiers peints non identifiée.
La scène se déroule comme une fresque, sur fond de ciel bleu : le paysage, les troupes engagées, le plateau de Pratzen, sous la surveillance de l'Empereur à cheval, entouré de son état-major. On attend 90 000/100 000 euros de cet étonnant document édité à un nombre très limité d'exemplaires : en 1825, c'était une uvre carrément subversive.
L'autre morceau de bravoure, c'est le sabre le plus magnifique qu'on ait jamais vu, à lame damassée, à poignée et fourreau de nacre enchâssé de laiton doré. Sorti vers 1810 des ateliers de Lepage, il proviendrait, pense-t-on, du maréchal Bessières et son prix est... inestimable, autour de 300 000 euros.
Parfaitement identifiée en revanche est l'épée de cérémonie du général Bertrand, grand maréchal du Palais, plaquée elle aussi de nacre et de laiton doré, lame gravée de fleurettes d'or, estimée 7 000/8 000 euros.
À côté de l'oncle, le neveu fait toujours figure de parent pauvre, mais les reliques du Second Empire commencent à avoir de la bouteille et des collectionneurs, surtout s'agissant d'un objet aussi symbolique que la carabine de chasse offerte par l'empereur au Dey d'Alger en 1865, à crosse d'ébène, garnitures d'argent ciselé, créditée de 40 000/50 000 euros.
Parmi les vraies reliques ayant touché en vrai le vrai grand homme, la plus inattendue est une paire de manchettes au point d'Alençon portées le jour du sacre, et que le souverain confia à David pour fignoler les détails de son tableau. On en attend 23 000/25 000 euros. Sa trousse de chirurgie « première urgence » en maroquin vert présente l'inconvénient d'être dépourvue de ses instruments, ce qui limite son prix à 8 000/10 000 euros. Quant au célèbre chapeau de castor, s'il est bien d'époque, rien ne prouve qu'il a vraiment couvert le chef du chef ; autrement, son prix s'envolerait bien au-delà des 5 000 euros espérés.
On attend un peu plus (6 000/7 000 euros) d'une parure en pomponne (peigne, collier, boucles d'oreilles et deux bracelets) provenant, elle aussi au conditionnel, de la reine Hortense. Sans parles des innombrables babioles et petits souvenirs, portraits, tabatières, étuis, portefeuilles, lunettes, boucles de soulier, que les admirateurs de l'Empire pourrons se disputer a partir de 300 euros.
Samedi 14 et dimanche 15 juin, 14 h, 5, rue Royale, J.-P. Osenat.
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