UNE PROTEINE de l’enveloppe nucléaire interne de la cellule, l’émérine, se révèle nécessaire pour l’infectivité du VIH1, selon une étude publiée dans la revue « Nature » en ligne. Une fois l’ADNc du VIH1 à l’intérieur du noyau cellulaire, l’émérine serait indispensable pour le guider vers la chromatine, avant son intégration dans l’ADN de l’hôte. Cela ouvre une potentielle approche thérapeutique contre le VIH : des molécules inhibant l’interaction entre l’émérine et le VIH1.
Le ballon et le terrain de foot.
«Notre étude tente de répondre à la question de savoir comment le VIH1 navigue une fois qu’il est entré dans une cellule», explique au « Quotidien » le Dr Mario Stevenson (Massachusetts University Medical Center, Worcester).
«Lorsque le VIH infecte la cellule, il doit se déplacer vers un endroit spécifique à l’intérieur de la cellule – le noyau – afin de pouvoir s’insérer dans les chromosomes cellulaires», poursuit-il.
«Le problème pour le virus est sa petite taille par rapport à la cellule –c’est comme comparer un ballon au terrain de football. Dès lors, on suppose depuis longtemps que le virus pourrait suivre une carte routière pour s’assurer qu’il reste sur la bonne trajectoire en direction des chromosomes à l’intérieur du noyau cellulaire. Nous pensons que notre étude identifie des signalisations qui constituent cette carte routière. En d’autres termes, si nous enlevons cette signalisation, le virus se retrouve au mauvais endroit et il est incapable de trouver les chromosomes cellulaires. »
Désorienter le virus.
«L’implication clinique est évidente: si nous pouvons identifier des médicaments qui préviennent l’interaction du virus avec ces signalisations, ces médicaments pourraient essentiellement désorienter le virus, afin qu’il ne puisse plus établir une infection dans la cellule.»
« Nature », Jacque et coll., DOI : 10.1038/nature04682.
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