Ces quarante dernières années, la prévalence du diabète de type 2 a augmenté rapidement chez les enfants, parallèlement à l’épidémie d’obésité qui sévit pratiquement partout dans le monde. La prévalence du diabète de type 1 augmente dans des proportions moindres, mais il existe un réel problème d’accès aux soins dans les pays défavorisés.
CES DERNIÈRES ANNÉES, les publications consacrées au diabète de type 2 des adolescents et des enfants se multiplient. Les deux plus grandes études concernant l’épidémiologie du diabète de type 2 de l’enfant et de l’adolescent ont été réalisées au Japon et à Taïwan.
Au Japon, où le dépistage est mis en place depuis 1974, l’incidence annuelle du diabète de type 2 chez les enfants a augmenté significativement après 1980 pour pratiquement doubler, passant de 1,73 à 2,76 cas pour 100 000 enfants (p < 0,001). Ensuite, il n’y a plus eu de progression significative de 1981 à 2002. Cette évolution suit parfaitement celle de l’obésité de l’enfant dans ce pays. A Taïwan, chez les enfants de 6 à 18 ans, la prévalence est plus élevée, puisqu’elle est de 9 pour 100 000 garçons et de 15,3 pour 100 000 filles, soit quatre fois plus que celle du diabète de type 1 dans ce pays. Les enfants diabétiques de type 2 à Taïwan ont déjà des facteurs de risque cardio-vasculaires avec une élévation du cholestérol et de la pression artérielle. Les études de population réalisées aux Etats-Unis montrent que 8 % des enfants obèses âgés de 5 à 12 ans ont un prédiabète et 0,4 % d’entre eux un diabète de type 2.
En Autriche, l’incidence du diabète de type 2 chez les enfants âgés de moins de 15 ans est de 0,25 pour 100 000 enfants, ce qui correspond déjà à 1,5 % de tous les nouveaux cas de diabète. Des résultats similaires ont été rapportés dans des registres d’autres pays comme la France, l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni.
Les taux les plus importants de diabète de type 2 de l’enfant ont été observés dans les communautés indigènes d’Amérique du Nord, d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Au Canada, la prévalence est estimée entre 0,1 et 3,6 %.
Les conséquences ne sont pas négligeables puisque les études chez des Indiens canadiens ont mis en évidence une mortalité de 9 % chez les jeunes diabétiques de type 2 âgés de 18 à 33 ans, 10 % d’entre eux étant aveugles, en dialyse ou ayant déjà été amputés.
En Nouvelle-Zélande, 36 % des nouveaux cas de diabète de l’enfant sont de type 2, un chiffre qui atteint même 55 % si on prolonge l’observation jusqu’à l’âge de 30 ans.
En Australie, la prévalence varie de 1 à 15 pour 100 000 entre les Australiens non indigènes et indigènes.
En ce qui concerne le diabète de type 1 chez l’enfant, il semble que la prévalence ait tendance à augmenter sans qu’il y ait de facteur explicatif clair, notamment environnemental. Le diagnostic ne pose malheureusement pas de problème devant un amaigrissement rapide, un syndrome polyurodipsique ou un coma acidocétosique.
Le traitement est également bien codifié avec une insulinothérapie qui généralement associe trois ou quatre injections quotidiennes et une autosurveillance rigoureuse.
Malheureusement, dans les pays en voie de développement, de nombreux enfants meurent encore faute d’accès à l’insuline, que ce soit localement par manque d’insuline ou plus fréquemment par manque de moyens financiers pour que les parents puissent acheter les flacons d’insuline indispensables à leur enfant.
Le Pr Lefebvre dans sa conférence inaugurale a énuméré plusieurs situations de ce type où des enfants sont décédés parce que les parents n’avaient pas pu réunir les 10 dollars nécessaires pour atteindre la somme indispensable à l’achat de l’insuline.
D’après les communications de J. Schaw (Melbourne), S. Arslanian (Pittsburgh), F. Kaufman (Los Angeles) et Y. Uchigata (Tokyo).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature