LES FIBROMES, tumeurs bénignes très courantes, sont cause de troubles de la fertilité, de fausses couches et de complications par compression des organes de voisinage. Le traitement est l’hystérectomie chez les femmes ménopausées et la myomectomie chez les plus jeunes.
L’embolisation de l’artère utérine, technique mini-invasive et conservatrice pour l’utérus, a été introduite comme alternative à cette chirurgie à partir de 1995. Depuis, sa pratique s’est étendue aux Etats-Unis et en Europe.
Des évaluations en ouvert, comme celle chez 3 160 patientes aux Etats-Unis, montrent des complications chez 5,5 % des patientes à 30 jours, avec 0,1 % d’hystérectomie subséquente.
Les recommandations formulées en 2004 par les autorités de santé au Royaume-Uni indiquent que la procédure semble sûre en routine et que la majorité des patientes sont soulagées de leurs symptômes à brève échéance.
Pas de différence significative.
L’étude des investigateurs du REST (Randomized Trial of Embolization versus Surgical Treatment for Fibroids, université de Glasgow) apporte une évaluation méticuleuse de la qualité de vie des patientes en comparaison avec les approches chirurgicales standards.
Les patientes de plus de 18 ans (n = 157) présentaient un ou plusieurs fibromes de plus de 2 cm de diamètre, faciles à visualiser par IRM, symptomatiques – ménorragies, douleurs pelviennes, troubles par compression – et d’indication chirurgicale.
Elles ont été assignées dans une proportion de deux pour une à être traitées par embolisation (n = 106) ou par chirurgie (n = 51, dont 43 hystérectomies et 8 myomectomies).
Les résultats sur la qualité de vie (critère d’évaluation principal) ne sont en faveur ni d’une technique ni de l’autre. La qualité de vie à un an a été évaluée en utilisant comme outil de mesure l’échelle SF-36 (Medical Outcome 36-Item Short-Form General Health Survey). Il n’existe pas de différences significatives entre les groupes à un an, dans aucun des huit composants de SF-36.
Les différences apparaissent dans d’autres domaines : les complications et la récupération. Le groupe embolisation a eu un temps d’hospitalisation plus court (1 jour versus 5 jours, p < 0,0001) et une durée plus brève d’arrêt de travail (p < 0,0001).
Réitération du même geste ou hystérectomie.
A un an, les scores cotant la symptomatologie sont meilleurs dans le groupe chirurgie (p = 0,03). Pendant l’année du suivi, on a observé 13 complications majeures liées à l’intervention dans le groupe embolisation (12 %) et 10 dans le groupe chirurgie (20 %). Dix patientes du groupe embolisation (9 %) ont eu besoin d’une réitération du même geste ou d’une hystérectomie pour contrôler les symptômes.
Au-delà de l’année du suivi, 14 femmes du groupe embolisation (13 %) ont dû être hospitalisées, 3 pour des complications majeures non liées à la technique (cancers) et 11 pour une réintervention à cause d’un échec du traitement.
Les taux des complications mineures ou majeures ne sont pas sensiblement différents, mais elles apparaissent à des moments différents selon les groupes : pendant l’hospitalisation pour le groupe chirurgie et après la sortie pour le groupe embolisation.
Les avantages de l’embolisation (réduction des douleurs, reprise plus rapide du travail) doivent être mis en balance contre le risque d’échec et de complications majeures, concluent les membres du groupe REST.
« New England Journal of Medicine », 25 janvier 2007, pp. 360-370, et commentaires, pp. 411-413.
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