AVEC LE RETRAIT de la Corolla, c'est tout un pan de l'histoire de Toyota qui s'effondre. La Corolla est encore considérée comme une icône dans le monde. En Europe, et en particulier en France, elle n'a paradoxalement jamais gagné ses galons de star. La présence sur le marché d'une cohorte de concurrentes, Mégane, C4, Golf, Astra, Cee'd, 307, et plus encore son style compassé, expliquent cette relative désaffection.
C'est néanmoins à regret que Toyota a tourné la page Corolla. Car imposer un nouveau nom dans l'univers automobile exige beaucoup de patience et de lourds investissements. Deux atouts qui ne font heureusement pas défaut au constructeur nippon.
Dessinée par le bureau de style Toyota basé à Sophia-Antipolis près de Nice, assemblée en Grande-Bretagne et en Turquie, l'Auris s'affiche comme une Européenne convaincue, la voiture du XXIe siècle. D'un point de vue maison, s'entend.
Mais assurément pas comme une pionnière en matière de design. Comparée à une Fiat Bravo, à une Citroën C4 ou à une Honda Civic, l'Auris ne déclenche en effet aucune poussée de fièvre sur son passage.
Des rondeurs et de la hauteur.
Alors que bon nombre de ses rivales actuelles et futures (la 308 fait partie du lot) réinventent la ligne basse, elle prend des rondeurs et de la hauteur. Un choix étonnant que Hiraï Wahei, le couturier de l'Auris, semble assumer sans état d'âme. L'avenir dira si Toyota a misé sur la bonne carte et le bon designer.
Entre la sage Corolla, qui perdure à travers le monospace Verso et l'Auris, la transition s'effectue donc en douceur. Cette révolution de velours stylistique n'aboutit hélas qu'à un compromis boiteux.
A l'image du sort réservé à l'habitacle. Si l'option d'installer le levier de vitesses en position surélevée procède d'une louable intention, la qualité des plastiques, le profil tourmenté de la planche de bord, l'espace réservé aux passagers à l'arrière et l'exiguïté du coffre laissent perplexe.
A l'inverse de la Bravo ou de l'Opel Astra, qui ont su briser les liens qui les unissaient à leur passé, l'Auris inspire en vérité plus la compassion qu'elle ne génère de passion. Un comble quand on sait que son patronyme fait référence à l'or.
La berline de Toyota n'a pourtant rien à se reprocher au plan du comportement. Assez bien suspendue, elle digère sans broncher les revêtements les plus hostiles grâce à des trains roulants de qualité.
Le très sévère parcours d'essai auquel elle fut soumise ne permet pas de mettre en doute ses qualités sur ces points précis.
Côté motorisations, le bilan est plus mitigé. L'inédit 1,6 l 124 ch essence souffre manifestement d'un étagement de boîte défectueux. En comparaison, le 2 l D-4D 126 ch fait figure de terreur. Le gazole a encore de belles années devant lui. On sera moins affirmatif sur celles de l'Auris.
L'Auris en bref
– Longueur : 4,220 m.
– Largeur : 1,760 m.
– Hauteur : 1,515 m.
– Empattement : 2,600 m.
– Nombre de places : 5.
– Contenance du coffre : 354 à 761 l.
– Capacité du réservoir : 55 l.
– Poids à vide : 1 220 à 1 470 kg.
– Pneumatiques : 205/55 R 16 (225/45 R 17 sur diesel 177 ch)
– Motorisations, performances, consommation moyenne :
1,4 l, 97 ch (6), 170 km/h, 6,9 l 1,6 l 124 ch (7), 190 km/h, 7,1 l 1,4 l D-4D, 90 ch (5), 175 km/h, 5 l 2 l D-4D, 126 ch (7), 195 km/h, 5,4 l 2,2 l D-4D, 177 ch (10), 210 km/h, 6,2 l
Les PLUS : Moteur diesel 2 l D-4D réactif et économique, direction, freinage, boîte, système de repliement des sièges arrière.
Les MOINS : Style banal, capacité du coffre, qualité des matériaux moyenne, pas d'accoudoir central avant, roue galette, filtre à particules en option sur D-4D seulement 500 euros, moteur 1,6 l essence linéaire, prix des versions milieu et haut de gamme.
Prix
Auris 3 portes essence : de 16 400 à 19 900 euros, 5 portes : de 16 800 à 20 300 euros
Auris 3 portes diesel : de 18 150 à 24 600 euros, 5 portes : de 18 550 à 25 000 euros.
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