CHRISTOPHE LAGNEAU est chargé de la surveillance et de la lutte antivectorielle au sein de l'EID Méditerranée, l'une des trois entités de l'EID (entente interdépartementale de démoustication) chargée de la surveillance de la région où vit actuellement Aedes albopictus, le vecteur à l'origine de la dengue et du chikungunya. Il explique au « Quotidien » les modalités de l'action de l'EID Méditerranée. «Depuis 1999, Aedes albopictus est entré sur le territoire français en provenance d'Italie. La mondialisation a favorisé cette mutation géographique. Depuis des années, on savait que ce moustique pouvait vivre en France métropolitaine. Des gîtes importés (dans des plantes ou de vieux pneus) avaient déjà été traités, mais, actuellement, la dissémination se fait par sauts de puce. Il s'agit d'une introduction passive, à partir de larves transportées par l'homme ou par des véhicules et d'une dissémination, active, à partir d'adultes qui effectuent un trajet limité dans leur vie (rayon de 50 m à partir de leur gîte). Des campagnes de recueil de larves et de démoustication sont en cours dans les départements concernés par Aedes albopictus . Notre action concerne principalement les particuliers, puisque les vecteurs trouvent dans les jardins et balcons des conditions de vie parfaites.»
En 2007, 9 interventions.
«Lorsqu'un cas suspect de dengue ou de chikungunya est signalé, nous intervenons dans le cadre du plan Antidissémination national. En 2007, 9interventions ont eu lieu dans les Alpes-Maritimes, à la demande des conseils généraux, de la DDASS et de la CIRE. L'objectif de ces campagnes est de recenser tous les éventuels gîtes larvaires autour du domicile du cas suspect et de casser le cycle du vecteur grâce à un insecticide. Nous utilisons exclusivement du BTI (Bacillus thuringiensis sérotype israeli), un insecticide naturel qui agit grâce à 4protéines toxiques, activées seulement après ingestion et de façon exclusive dans les larves de diptères. Ce traitement insecticide sans risque pour la population agit exclusivement sur les larves entre les stades1 et 4. Il n'agit pas sur les oeufs, les nymphes et les adultes. »
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