« ON NE CONNA[235]T pas les effets des traitements hypocholestérolémiants par statines sur la mortalité et le risque de cancer au-delà des périodes habituelles des traitement de cinq à six ans des études randomisées », se sont dit Timo Strandberg et coll., du groupe de la « Scandinavian Simvastatin Survival Study » (étude 4S, 4 444 patients). Ils ont poursuivi l'observation des participants au-delà de la clôture de l'étude.
Ce qui a permis de comparer les 2 221 patients inclus au départ et qui ont pris de la simvastatine pendant dix ans à 2 223 autres qui avaient été randomisés initialement pour avoir le placebo. En fait, ces patients ont eu un placebo pendant cinq ans, puis la statine, lorsque les résultats ont été publiés en révélant un atout cardio-vasculaire.
Réduction de la mortalité coronarienne.
Après une utilisation pendant dix ans de la statine, on observe globalement une réduction de 17 % de la mortalité cardio-vasculaire et de 24 % pour la mortalité coronaire. Les résultats montrent que 414 patients ayant eu à l'origine la simvastatine et 468 assignés au placebo sont décédés pendant le suivi sur dix ans (risque relatif de 0,8 ; p = 0,02)). La différence est attribuée pour une grande part à la réduction de mortalité coronaire (238 décès versus 300, RR de 0,76 ; p = 0,0018).
Ces réductions sont observées après comparaison avec le groupe ayant pris le médicament pendant cinq ans.
Ensuite, il existe un soupçon concernant une réduction des cancers, mais qui n'est pas statistiquement significative (85 décès dans le groupe simvastatine et 100 dans le groupe placebo, différence de 12 %). Il y eut pendant les dix ans 227 cancers incidents dans le groupe simvastatine et 248 dans le groupe placebo (p = 0,15). On n'observe pas d'augmentation d'un type particulier de cancer dans le groupe simvastatine.
Une étude lancée en 1989.
L'étude 4S avait été lancée en 1989 chez des patients ayant une maladie coronaire et des troubles lipidiques (cholestérol total de 5,5 à 8 mmol/l et triglycérides de 2,5 mmol/l ou moins). Les patients des 5 pays participants - Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède - étaient randomisés pour recevoir pendant cinq ans soit un traitement par la simvastatine, soit un placebo. Les premiers résultats ont été publiés il y a dix ans (« The Lancet » 1994 ; 334 : 1383-1389). Le suivi comparatif à cinq ans montrait, d'une part, que la simvastatine abaissait les fractions lipidiques et la concentration en cholestérol ; d'autre part, une réduction de la mortalité cardio-vasculaire de 36 % et de la mortalité coronaire de 43 %. Cette étude a été la première à démontrer l'intérêt de l'abaissement du cholestérol dans la maladie coronaire.
« The Lancet », vol. 364, 28 août 2004, pp. 771-777.
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