LA DEMONSTRATION est réalisée avec Tahor (atorvastatine, des Laboratoires Pfizer) qui, donné à la dose de 80 mg par jour, apporte une réduction supplémentaire de 47 % des infarctus du myocarde, comparativement aux patients sous traitement standard.
« Cette étude fournit de nouvelles données aux médecins pour traiter les patients présentant un taux de cholestérol élevé, et plus particulièrement ceux qui n'ont pas réussi à atteindre le taux recommandé en suivant un traitement habituel », a souligné le Dr Donald Hunninghake (université du Minnesota, Minneapolis), principal investigateur d'Alliance (Agressive Lipid-Lowering Initiation Abates New Cardiac Events), réalisée chez des patients souffrant de maladie coronaire.
Le groupe traité par atorvastatine bénéficie aussi d'une réduction de 17 % d'un critère d'évaluation formé d'un ensemble combiné d'événements cardio-vasculaires négatifs : décès d'origine cardiaque, infarctus du myocarde, AVC et hospitalisations.
L'étude Alliance a été menée pendant quatre ans chez 2 442 patients coronariens, dans le but de déterminer si un traitement intensif de l'hypercholestérolémie, en utilisant les différentes doses disponibles de Tahor, de 10 mg à 80 mg par jour, apporte un meilleure prévention secondaire cardio-vasculaire que le traitement habituel (règles hygiéno-diététiques avec un exercice physique, complétées, le cas échéant, par un traitement médicamenteux).
Les patients recrutés dans l'étude recevant déjà un traitement hypocholestérolémiant, avaient, au moment de l'inclusion, des taux de LDL-cholestérol compris entre 1,1 g/l et 2 g/l ; ceux qui ne suivaient pas de traitement, présentaient des LDL comprises entre 1,3 et 2,5 g/l.
Environ 72 % des patients recevant 80 mg/j d'atorvastatine ont atteint le taux de LDL de 1 g/l, qui est celui des recommandations américaines (il est de 1,3 g/l en France). L'objectif a été atteint chez seulement 40 % des patients sous traitement standard.
Syndrome coronaire aigu.
L'avantage d'un traitement intensif avec 80 mg/j d'atorvastatine a aussi été montré dans l'étude PROVE IT (Christopher Cannon et coll.), chez des patients ayant un syndrome coronaire aigu (infarctus du myocarde ou angor instable). Au terme de vingt-quatre mois, le critère d'analyse principal composite (mortalité de toutes causes, angor instable, nécessité d'un geste de revascularisation) est de 22,4 % dans le groupe sous atorvastatine et de 26,3 % chez les patients recevant une autre statine, ce qui représente une réduction de 16 % du risque relatif en faveur de l'atorvastatine.
Reversal avec ultrasonographie intravasculaire sophistiquée.
L'étude Reversal (REVERSing Atherosclerosis with Aggressive Lipid-Lowering) publiée récemment dans le « JAMA » (Steven Nissen et coll., « JAMA » du 3 mars 2004, vol. 291, n° 9, pp. 1071-1080) apporte une autre démonstration de l'intérêt d'un traitement intensif, en objectivant sur les artères coronaires les modifications du volume de l'athérome grâce à une ultrasonographie intravasculaire sophistiquée, qui permet de donner un résultat en terme volumétrique et de le visualiser. Chez 502 patients ayant une maladie coronaire stable, en comparant deux statines administrées pendant dix-huit mois, le résultat spectaculaire montre une réduction du volume de l'athérome sous atorvastatine à haute dose, alors que le traitement standard apporte seulement un ralentissement de la progression. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des patients traités par atorvastatine ont atteint le taux de LDL recommandé. Mais une analyse soigneuse des données de Reversal montre que la réduction du LDL ne permet pas d'expliquer l'intégralité du bénéfice obtenu. L'atorvastatine est aussi associée à une réduction significative du taux de protéine C réactive, qui montre un effet sur l'inflammation, que l'on sait maintenant être une composante importante de la maladie athéromateuse.
Comme la tolérance de l'atorvastatine à ce dosage s'est révélée très satisfaisante (les effets secondaires courants sont des troubles digestifs à type de gaz, constipation, gastralgies), le Dr Joseph Feczko (vice-directeur général du département recherche et développement et président du développement mondial de Pfizer) a fait remarquer que « les médecins peuvent non seulement continuer à prescrire Tahor en toute confiance mais aussi l'utiliser de façon plus intensive dans le traitement de leurs patients pour atteindre le niveau de LDL recommandé ». Les recommandations du National Cholesterol Education Program américain encouragent les praticiens à traiter agressivement les patients hypercholestérolémiques, en particulier ceux qui souffrent de maladies coronaires ou d'autres facteurs de risque majeurs d'accidents cardiaques, comme le diabète.
* Congrès de l'American College of Cardiology.
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