Prévention du cancer du col de l'utérus

L'efficacité de Cervarix chez la jeune femme HPV positive

Publié le 24/09/2008
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LA VACCINATION anti-HPV, remboursée dès 14 ans, permet aux adolescentes et jeunes femmes de se protéger à 70 % des cancers du col de l'utérus, avant qu'elles ne soient exposées au risque de l'infection par le HPV. La vaccination est recommandée jusqu'à l'âge de 23 ans pour celles qui n'ont eu aucun rapport sexuel ou, au plus tard, dans l'année suivant le début de leur vie sexuelle.

Les résultats sur l'immunogénicité du vaccin bivalent Cervarix indiquent à 4,5 ans des anticorps HPV 16 et 18 qui demeurent très élevés, à des titres dix-sept et quatorze fois plus élevés que ceux de l'infection naturelle. La réponse sérologique est plus forte chez les adolescentes de 11 à 15 ans que chez les femmes plus âgées.

Pour le Dr Jean-Luc Mergui (Paris), «chez les femmes non infectées, l'efficacité préventive constatée dans les études est proche de 100% jusqu'à 6,4ans et sans doute au-delà à 10ans».

Dans l'étude PATRICIA actuellement en cours, la population vaccinée rassemble à l'inclusion une très large population non sélectionnée de 18 644 femmes âgées de 15 à 25 ans. Il s'agit d'une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée, Cervarix versus un vaccin contre l'hépatite A. Les résultats intermédiaires montrent à 15 mois, pour le groupe de femmes infectées par un HPV16 et/ou 18, une efficacité vaccinale de 90,4 % vis-à-vis des lésions précancéreuses de niveau CIN2+, ce qui correspondait à 21 cas dans le groupe contrôle et à deux cas dans le groupe vacciné par Cervarix.

La prévention des lésions histologiques de type CIN2 et plus associées à une infection par HPV16 est de 93,3 % et la prévention des lésions histologiques de type CIN2+ associées à une infection par HPV18 est de 83,3 %. Une partie infime des femmes incluses dans l'étude, 0,5 %, était infectée à la fois par des HPV16 et 18 au moment de la vaccination.

Au total, l'étude PATRICIA confirme l'intérêt de l'utilisation du vaccin bivalent Cervarix, comme élément majeur pour réduire l'incidence du cancer du col de l'utérus.

Le vaccin est globalement bien toléré. Il n'y a pas eu d'effets indésirables supplémentaires constatés pour les femmes ayant démarré une grossesse avant ou en cours de vaccination.

Table ronde du Laboratoire GlaxoSmithKline aux Entretiens de Bichat, avec le Pr Isabelle Bourgault-Villada (Paris) et le Dr Jean-Luc Mergui (Paris).

> Dr ALAIN LE HYARIC

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8426