NOUVELLE molécule en développement dans l'ostéoporose, le dénosumab est un anticorps monoclonal entièrement humain qui agit de façon ciblée en empêchant la liaison du RANK-ligand, un polypeptide sécrété par l'ostéoblaste, au récepteur RANK de l'ostéoclaste, en mimant ainsi l'effet d'une autre protéine d'origine ostéoblastique, l'ostéoprotégérine. Il s'ensuit une inhibition de la formation, de la fonction et de la survie des ostéoclastes, et un blocage de la résorption osseuse. Outre son mécanisme d'action original, le dénosumab est caractérisé par son mode d'administration : une injection sous-cutanée de 60 mg tous les six mois.
Un risque diminué de 68 % au rachis lombaire.
Lors du dernier congrès de l'ASBMR, les résultats, en termes de densité osseuse, obtenus avec cette nouvelle approche, ont été rappelés. L'essai DECIDE a comparé le dénosumab à un bisphosphonate de référence, l'alendronate, pendant un an, chez 1 189 femmes ayant une ostéoporose postménopausique. Les patientes sous dénosumab ont eu globalement un gain absolu supplémentaire de densité minérale osseuse (DMO) de 1 % (soit de 20 à 40 % de gain relatif supplémentaire) par rapport au traitement comparateur. Dans une autre étude, STAND, menée chez 504 femmes ostéoporotiques qui avaient déjà reçu de l'alendronate pendant au moins six mois, la DMO s'est accrue dans des proportions similaires sous dénosumab par rapport au maintien sous alendronate. De plus, le taux sérique de CTX, marqueur de la résorption osseuse, s'est abaissé dès le premier mois de traitement, pour remonter progressivement du troisième au sixième mois, attestant à la fois la rapidité et la réversibilité d'action du produit. Ce congrès a aussi été l'occasion de présenter les résultats de FREEDOM, une étude menée contre placebo, sur trois ans, chez 7 868 femmes ostéoporotiques, d'un âge moyen de 72,3 ans, parmi lesquelles près d'un quart avaient déjà une fracture vertébrale. Le dénosumab a diminué l'incidence des nouvelles fractures vertébrales de 68 % par rapport au placebo, l'effet étant déjà significatif à un an (– 61 %). Le risque de fracture de hanche a également été abaissé de 40 % et celui de fracture non vertébrale de 20 %. Les effets secondaires n'ont pas été plus fréquents (52,9 % sous dénosumab et 54,4 % sous placebo) et la tolérance locale a été excellente. Pour le Pr Serge Ferrari, du service des maladies osseuses de l'hôpital universitaire de Genève, cette molécule «inhibe la résorption osseuse, mais avec un mécanisme d'action différent de celui des bisphosphonates, et elle abaisse de façon majeure le risque de fractures ostéoporotiques, en diminuant le remodelage osseux de façon rapide et réversible».
D'après les communications de J. P. Brown (Canada) et S. R. Cummings (États-Unis) et une conférence de presse des Laboratoires Amgen, 30e congrès annuel de l'ASBMR (American Society for Bone and Mineral Research), Montréal.
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