Que ce soit au niveau mondial ou français, un nombre considérable d'études a été réalisé pour comprendre le rôle de l'alimentation dans le développement des cancers. Le rapport entre les deux est désormais clairement établi. Les spécialistes estiment que, parmi les facteurs environnementaux susceptibles d'interférer dans la genèse de cancers, l'alimentation a un rôle clé. Elle offre des possibilités de prévention primaire. En particulier, une alimentation riche en fruits et légumes confère une protection particulière contre certains cancers tout particulièrement.
Dans une étude publiée par Teresa Norat et Elio Riboli, l'effet protecteur d'une consommation importante de fruits et légumes apparaît très marqué pour les cancers des voies aéro-digestives supérieures et de la vessie, moindre pour les cancers du sein et de la prostate. Les fruits et, de manière moins accentuée, les légumes apparaissent comme un effet protecteur contre les cancers du poumon et de l'estomac. En revanche, les légumes apparaissent comme un facteur protecteur plus prononcé contre le cancer colo-rectal.
Les agents antioncogènes des fruits et des légumes sont bien identifiés : caroténoïdes, vitamines antioxydantes C et E, fibres alimentaires, flavonoïdes, polyphénols, thiocyanates...
De 400 à 800 g par jour
Les effets d'une consommation accrue en fruits et légumes se manifestant à long terme, des consensus se dégagent pour amorcer déjà des préventions efficaces. Au niveau européen (étude EPIC), on estime qu'une consommation d'environ 400 à 800 g par jour de légumes et de fruits, de préférence frais, réduirait l'incidence des cancers (tous sites confondus) de 20 %. Cette consommation doit reposer sur la diversité, sur l'action synergique des micronutriments contenus dans les végétaux. Tous les fruits et légumes ne sont pas équivalents, c'est le mélange des vitamines, minéraux, oligoéléments, fibres et autres microconstituants qui est bénéfique. D'où la campagne lancée il y a quelques mois en France : « Dix fruits et légumes frais par jour : un atout forme et santé ».
Cette incitation à consommer davantage de fruits et légumes se poursuit (les Français n'en consommant pas assez, surtout ceux du Nord), d'autant plus que, outre les effets positifs sur le cancer, la consommation de fruits et légumes a un impact positif sur les maladies cardio-vasculaires, neurodégénératives et inflammatoires.
Les recherches sur la nutrition et son retentissement sur la santé et les cancers se multiplient. Depuis l'année 2000, les équipes de recherche françaises engagées dans ce domaine se sont organisées pour unir leurs efforts et ont constitué le Réseau national alimentation cancer recherche (réseau NACRe) afin d'établir une stratégie de prévention primaire, qui vise à établir des recommandations nutritionnelles pour la population générale et les populations à risque.
D'après la conférence de presse organisée par APRIFEL (Agence pour la recherche et l'information en fruits et légumes frais) dans le cadre du Salon de l'agriculture, avec pour intervenants le Pr Pujol (président de la Ligue contre le cancer), le Dr Paule Martel (coordinatrice du réseau NACRe), le Dr Thierry Gibault (endocrinologue)...
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