UNE ÉQUIPE de recherche américaine vient de percer à jour un des secrets du resveratrol : le polyphénol végétal exercerait son effet bénéfique sur les cellules nerveuses en activant une enzyme aux rôles neuroprotecteurs, l'AMP kinase.
Si l'existence d'une action bénéfique du resveratrol sur le système nerveux n'était plus à prouver, les mécanismes moléculaires qui sous-tendent ce phénomène étaient jusqu'à présent inconnus. C'est en faisant le rapprochement entre les effets du polyphénol sur le – métabolisme énergétique et ceux induits sur l'activation de l'AMP kinase que Dasgupta et coll. ont finalement résolu ce mystère.
L'homéostasie de l'énergie cellulaire.
L'AMP kinase est une protéine impliquée dans l'homéostasie de l'énergie cellulaire. Elle est activée par l'exercice et par les hormones qui régulent l'appétit comme la leptine ou l'adiponectine. Son activité protège en outre les cellules du stress induit par des situations telles que l'hypoxie, l'oxydation ou la carence en glucose. Il a été établi que son activation en réponse à ces différents signaux dépend de nombreuses protéines parmi lesquelles on compte le suppresseur de tumeur LKB1.
Dasgupta et coll. ont observé que le resveratrol entraîne des modifications du métabolisme similaires à celles induites par l'activation de l'AMP kinase. Ils ont alors décidé de tester l'hypothèse selon laquelle le polyphénol était capable d'activer la kinase.
Pour ce faire, les chercheurs ont eu recours à différents modèles d'étude in vitro. L'utilisation d'une lignée de neurones établis en culture puis de celle de neurones primaires leur a permis de démontrer la véracité de leur hypothèse : en ajoutant du resveratrol aux cultures, les chercheurs ont obtenu l'activation de l'AMP kinase. De plus, il est apparu que de nombreux phénomènes associés à l'administration du polyphénol, en particulier la biogenèse mitochondriale et la croissance des neurites, dépendent de la présence de la kinase et de celle de son activateur LKB1.
Lors d'une dernière série d'expériences, Dasgupta et coll. ont pu confirmer ces résultats in vivo, en injectant le polyphénol à des souris par voie intrapéritonéale, puis en mesurant l'activation de la kinase dans le cerveau des animaux.
B. Dasgupta et coll., « Proc Natl Acad Sci USA », édition en ligne avancée.
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