PARMI les moyens utilisés pour détourner l’attention d’un enfant au moment d’une ponction veineuse, la télévision pourrait jouer un rôle de premier plan. Son effet analgésique vient d’être mis en valeur par des médecins italiens de Sienne, qui l’ont comparé à la présence maternelle ou à l’absention de toute prophylaxie.
C.V. Bellieni et coll. ont enrôlé 69 enfants de 7 à 12 ans, peu habitués aux piqûres veineuses. Ils les ont séparés en trois groupes. Le premier, en tant que témoin, ne bénéficiait d’aucune prise en charge ; dans le second, les enfants étaient distraits activement par leur mère ; dans le troisième, ils regardaient passivement un dessin animé depuis deux minutes sur un écran de télévision, leur maman à leur côté. Une fois le geste réalisé, enfants et mères devaient évaluer sur une échelle (Oucher) la douleur ressentie.
Meilleure tolérance à la douleur.
Les données chiffrées fournies par les enfants montrent un niveau de douleur de 23,04 pour le groupe témoin ; de 17,39 en cas d’assistance active de la maman ; de 8,91 pour l’apport passif du dessin animé. En ce qui concerne l’avis des mères, pour les trois groupes, respectivement, les évaluations ont été de 21,30 ; 23,04 et 12,17. Que ce soit du point de vue du jeune patient ou de sa maman, la télévision procure donc tant un effet antalgique qu’une meilleure tolérance à la douleur (ce que suggèrent les évaluations maternelles).
Les résultats ne sont pas différents quels que soient l’âge ou le sexe des enfants des trois groupes.
Les médecins italiens achèvent leur étude en prenant position sur la présence des parents lors d’un acte médical chez un enfant. Certains confrères, rappellent-ils, préfèrent traiter leurs jeunes patients à l’écart, dans l’espoir d’obtenir une meilleure coopération. Pour les auteurs, un enfant qui va subir des soins douloureux a besoin du soutien de l’un de ses parents. Ce qui ne va pas à l’encontre de leurs résultats. Si la diffusion d’un dessin animé détourne mieux l’attention que la présence maternelle, expliquent-ils, il n’en demeure pas moins vrai que l’enfant se souviendra de n’avoir pas été abandonné au cours d’une situation stressante. Il reste maintenant à évaluer l’intérêt de l’association d’un anesthésique local au visionnage d’un film.
« Archives of Disease in Childhood », publication avancée en ligne.
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